Statu quo n Le Maroc et le Front Polisario ont achevé leurs deux jours de négociations sans parvenir à un accord mais sont convenus de se revoir en mars prochain. Alors que l'on annonce déjà un quatrième round de négociations sur l'avenir du Sahara occidental et une prochaine tournée dans la région de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Peter Van Wilson, les pourparlers maroco-sahraouis d'hier, mercredi, à Manhasset, près de New York, sont qualifiés de «tendus» par la délégation sahraouie qui regrette la position figée et «le peu de disponibilité à aller vers une solution politique» affiché par le Maroc Lors de ces discussions à huis clos, «les parties ont continué d'exprimer de fortes divergences de vue sur les questions fondamentales en jeu. Mais elles sont convenues de se retrouver du 11 au 13 mars au même endroit, pour un quatrième cycle de pourparlers», a dit le médiateur de l'ONU. A l'instar des cycles antérieurs de pourparlers tenus en juin et en août derniers, des représentants des pays voisins – l'Algérie et la Mauritanie – étaient présents et ont été consultés séparément pendant les pourparlers. Selon Van Walsum, le Maroc et le Polisario «ont discuté, mais ne se sont pas mis d'accord sur les mesures de confiance. Ils ont également eu des discussions préliminaires sur des sujets thématiques tels que l'administration, les compétences et les organes». Ces pourparlers directs sous l'égide de l'ONU visent à tenter de trouver une solution mutuellement acceptable pour régler un problème vieux de 32 ans. Aujourd'hui, le Polisario réclame un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU, qui laisserait aux électeurs sahraouis le choix entre trois options : rattachement au Maroc, indépendance ou autonomie sous souveraineté marocaine. Le Maroc s'en tient à sa proposition d'une autonomie sous souveraineté marocaine, seule voie possible, selon lui, vers une «paix des braves». Le ministre marocain des Affaires étrangères a tenu à rappeler à la fin des pourparlers que le Conseil de sécurité avait qualifié l'an dernier de «sérieuse et crédible» l'offre marocaine d'une large autonomie pour le Sahara occidental et avait encouragé à ouvrir des pourparlers. «Nous espérons que ce sera possible lors du quatrième cycle des discussions», a-t-il dit, avant d'ajouter : «Le Maroc a fait un gros effort. Nous attendons que l'autre partie en fasse autant.» Mais le chef de la délégation du Polisario a réitéré l'attachement du Front à «un référendum d'autodétermination libre et juste offrant au peuple sahraoui à la fois l'option de l'indépendance défendue par le Polisario et celle de l'autonomie proposée par le Maroc». Il s'est réjoui de la programmation d'un quatrième cycle de pourparlers, mais a appelé le Maroc à «abandonner sa politique du fait accompli et à renoncer à vouloir imposer une solution unilatérale». En décembre, le Polisario avait brandi la menace d'une reprise de la guerre contre le Maroc si les négociations échouaient. Une menace qui n'a pas été réitéré, hier, mercredi.