Annonce n Au sujet de l'Opep du gaz, le ministre de l'Energie et des Mines a affirmé hier qu'un consensus est attendu lors de la réunion de Moscou prévu le 24 juin prochain. L'Algérie va consacrer 28 milliards de dollars aux industries pétrochimiques dans le but de régler définitivement son problème de dépendance des marchés mondiaux des intrants, touchés de plein fouet, comme l'attestent des analystes, par le renchérissement de l'euro et, à un degré moindre, par la crise des prêts hypothécaires, dite des subprimes. «Nous avons conclu plusieurs projets avec des partenaires étrangers dans le domaine de la pétrochimie. Nous avons lancé aussi et pour d'autres projets d'envergure, plusieurs appels d'offres et nous avons estimé pouvoir injecter 28 milliards de dollars pour mettre sur pied une industrie pétrochimique apte à nous assurer un approvisionnement diversifié en terme de dérivés du pétrole», a indiqué le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib khelil, invité hier soir au forum de l'Entv. Hautement stratégique, l'option en question permettra au pays d'être dans le futur «à l'abri des fluctuations des marchés mondiaux, elles-mêmes tributaires de facteurs exogènes comme la spéculation», a-t-il estimé dans ce registre. Le poids de la spéculation est considéré aussi par l'orateur comme la principale cause de la flambée du baril. «Les fondamentaux de l'économie mondiale sont certes un peu fragiles avec les problèmes géopolitiques et la récession aux Etats-Unis, mais je le dis clairement c'est parce que les spéculateurs essaient d'imposer leur loi et pas autre chose. Ils profitent de la dépréciation du dollar pour investir dans le pétrole, a affirmé M. Khelil. Le baril se situera, dira-t-il encore, «dans la fourchette de 85-110 dollars pour au moins une longue période et ce qui est considéré comme un fléchissement de l'économie mondiale ne va pas influer sur les prix». Au sujet de l'Opep du gaz, le ministre de l'Energie et des Mines a annoncé que le cartel ne pourra être mis sur pied qu'avec le concours des grands producteurs que sont le Qatar, la Russie, l'Algérie et l'Indonésie. Pour cela, une réunion est prévue à Moscou le 24 juin prochain, durant laquelle les pays concernés vont «essayer de faire un état des lieux de la situation et, pourquoi pas, chercher un consensus». Questionné sur la problématique du prix de référence fixé à 19 dollars dans l'élaboration des différentes lois de finances passées et présentes alors que les prix actuels ont dépassé le cap des 100 dollars, Chakib khelil a tenu à préciser que les investissements menés dans le pays ne se font pas sur la base du prix de référence actuel, mais à partir du fonds de stabilisation». l Evoquant la saignée à laquelle fait face Sonatrach qui perd de plus en plus ses cadres partis faire leurs preuves à l'étranger ou en Algérie chez les «majors» moyennant des salaires astronomiques, le ministre de l'Energie a rappelé que l'entreprise devra être dotée d'une banque d'investissements (Crédit union) dont l'objectif est de «financer les projets futurs des travailleurs et permettre ainsi aux cadres de rester avec nous». Projet en gestation depuis l'année 2000, cette banque qui, pour voir le jour, nécessite de la part du département de l'Energie, l'élaboration d'une loi appelée dans le jargon : loi de la Caisse d'économie et d'épargne.