Situation n Objet de spéculation, le volume des stocks ne peut être divulgué, estime-t-on à l'Oaic, et ce, pour préserver les intérêts nationaux. Trois céréaliers accostent chaque mois nos ports. Pour l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic), il s'agit d'un travail de fourmi à l'effet de constituer un stock stratégique de céréales et éviter les retombées de la flambée mondiale des denrées alimentaires. «L'Algérie a eu le mérite d'anticiper la crise alimentaire mondiale actuelle en constituant, dès 2007, et avec une moyenne de trois céréaliers par mois, un stock stratégique important de céréales par des achats à des prix avantageux sur le marché extérieur», a affirmé, hier, lundi, à Alger, le directeur général de l'Oaic, Mohamed Kacem, en précisant notamment que cette même stratégie aura permis au Trésor public d'engranger une plus-value de 21,4 milliards de dinars en 2007, au moment où les importations, qui prennent en considération «les valeurs nutritives des céréales importées», ont atteint 60 milliards de dinars. Prévoyant, l'Oaic dont le premier responsable refuse de divulguer le volume des stocks, objet de spéculation, pour «préserver les intérêts nationaux», dispose de tous les éléments d'analyse de la situation du marché international des céréales, ce qui lui permet, selon lui, de procéder à des commandes de céréales «au moment opportun», en assurant à la fois «la bonne qualité et l'avantage des prix par rapport aux cours mondiaux». Dans ce sens, l'Oaic, rassure son DG, consulte régulièrement l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Conseil international des céréales pour «un meilleur suivi des marchés des céréales dans le monde». Régie par un cahier des charges rigoureux imposé aux fournisseurs étrangers (Canada, Etats-Unis, Mexique et France), la stratégie d'approvisionnement adoptée par cet office, qui assure l'approvisionnement de 267 minoteries et 138 semouleries publiques et privées, «a permis d'éviter les retombées négatives de la flambée des prix des denrées alimentaires, en anticipant la baisse de leur offre mondiale», ajoute le premier responsable de l'office. Le volume des achats commandés durant 2007 et une partie de l'année 2008 sur les marchés internationaux a atteint, selon le conférencier, 5,135 millions de tonnes pour le blé tendre et 1,5 million de tonnes pour le blé dur. M. Kacem rassure dans la foulée que «les stocks actuels en blé constitués par cet office de régulation peuvent couvrir les besoins du marché national pour l'année 2008 et au-delà». La production nationale de la campagne 2008 devra renforcer, selon ses estimations, davantage, la couverture des besoins du marché national lesquels sont estimés à 2,8 millions de tonnes de blé tendre et à 1,4 million de tonnes de blé dur. L'Oaic représente plus de 90% de l'activité d'importation, de distribution et d'approvisionnement de céréales sur le marché national, le reste (près de 10%) étant assuré par des opérateurs privés dont le nombre s'est réduit en raison de la flambée des cours des denrées alimentaires sur le plan mondial amorcée depuis fin 2003.