Spéculation n Des cas de falsifications des documents d'achat du ciment par certains entrepreneurs à Alger sont signalés par la direction du commerce. Pourquoi des chantiers du bâtiment sont-ils à l'arrêt ? La direction du commerce de la wilaya d'Alger détient une partie de la réponse : des entrepreneurs véreux ont falsifié des contrats de marché pour aller s'approvisionner auprès des cimenteries. D'autres ont carrément scanné des registres du commerce, autre document exigé par les fournisseurs, pour pouvoir acheter le ciment et le fer et revendre ces matériaux à des prix excessifs. Le directeur du commerce de la wilaya d'Alger, Youcef Lamari, confirmait, hier, lors d'un point de presse que «l'enquête se poursuit dans le cadre de cette affaire afin de démasquer toutes les parties impliquées». En plus de la chasse à la spéculation, la DCP mène sa bataille de l'organisation. Première mise en garde, les distributeurs de matériaux de construction ont un délai supplémentaire d'un mois au maximum pour procéder au transfert de leurs dépôts, sources de nuisances et désagréments, en dehors des zones urbaines. L'opération de transfert des dépôts, décidée par les autorités de la wilaya d'Alger répond à un double objectif. De l'avis de M. Lamari, il s'agit d'abord de «protéger la santé publique et le tissu urbain» et ensuite de «réorganiser le commerce des matériaux de construction». Sur les 1 200 locaux dont la nature de l'activité commerciale exercée défigure le milieu urbain et naturel et cause des tracas aux riverains, 431 dépôts ont été recensés depuis le début de l'opération, lesquels seront transférés en dehors du tissu urbain à l'ouest d'Alger où une assiette de quatre ha a été affectée à cet effet. L'opération touchera ultérieurement près de 300 autres dépôts qui seront réaffectés vers de nouvelles zones au sud et à l'est d'Alger. En revanche, 500 locaux seront maintenus in situ car étant en dehors du tissu urbain et ne causant aucun désagrément pour les riverains. Au sujet des cinq dépôts situés à la périphérie de l'Aéroport international d'Alger, le même responsable estime que ces derniers «seront fermés pour des raisons de sécurité» avant d'ajouter que leurs exploitants «bénéficieront d'autres espaces aménagés pour l'exercice de leur activité». Des distributeurs récalcitrants ? M Lamari est catégorique : «Ceux qui refuseront de déposer leurs dossiers auprès de la commission se verront signifier la fermeture de leurs locaux et l'exclusion de la réaffectation», assènera-t-il avant de préciser que pour l'heure 300 commerçants se sont opposés à l'opération de recensement, d'où «le recours de l'administration à la mise sous scellés».