Nous rencontrons El-Hadj Mohamed El Aïmouche à la sortie de Fedjana. Originaire, lui aussi, de Belhadj, il est ici depuis 1994. Il vient de sortir de l'hôpital pour, visiblement, des complications respiratoires ou pulmonaires. C'est du moins, ce qui ressort de ses propos. «J'ai mal à la poitrine», ne cesse-t-il de répéter. Sur la possibilité de retourner chez lui, ammi Mohamed ne semble pas encore prêt. «Je suis malade et il n'y a pas de transport là-bas. Et je ne compte pas y retourner. J'ai une terre accidentée trop difficile à travailler à la main et le tracteur ne peut y accéder», explique-t-il. Pourtant, ici à Fedjana, c'est loin d'être le paradis. Il nous apprend lui-même que le risque de maladies à transmission hydrique et respiratoires est élevé et suggère que le quartier soit nettoyé sans plus tarder. Le douar n'abrite pas que des citoyens venus de Belhadj. Des familles venues d'autres douars (Hamoudaïne, Bouyerssane, Dispo…). Ce que confirme un jeune homme originaire de Hamoudaïne. «Nous sommes venus avec plus de 30 familles du douar Hamoudaïine pour nous installer ici. Les 90 maisons de notre douar sont désertées et la population est dispersée à travers différentes localités. Dans la journée, nous nous y rendons pour travailler nos terres, mais nous n'y passons jamais la nuit.»