L'excision est pratiquée sur 85% des fillettes au Mali où aucune loi ne l'interdit expressément alors que plusieurs de ses voisins ont adopté des lois très répressives, a indiqué hier un officiel malien, avant une conférence sur ce thème à Ouagadougou. «Après la Guinée, le Mali a le taux de pratique de l'excision le plus élevé en Afrique», a déclaré cet officiel.L'excision est pratiquée dans 28 pays africains, selon le Fonds des nations unies pour les femmes (Unifem). Le taux de prévalence est de 49,55% au Burkina Faso, 45% en Côte d'Ivoire, 17% au Bénin et 5% au Niger. Le taux «très élevé» au Mali s'explique par l'absence d'une loi spécifique pour réprimer cette pratique. «Il y a des conventions, des textes internationaux que le Mali a ratifiés qui l'obligent à faire une loi, mais cela n'est pas fait», a expliqué cet officiel. Les mauvaises interprétations de lIslam ( 95% des Maliens sont musulmans ) justifient également la pratique répandue de l'excision. «Beaucoup de gens continuent de penser que l'Islam autorise l'excision.» «Il faut aussi du courage politique pour braver les traditions. De plus, l'anaphabétisme qui touche 80% de la population ne favorise pas la lutte.»