Différence n «Il ne faut pas confondre patriotisme politique et protectionnisme. Ce sont deux choses totalement différentes.» C'est ce qu'a expliqué, ce matin, le président du Conseil consultatif de la Petite et moyenne entreprise (PME). Zaïm Ben Sassi, qui intervenait ce matin sur les ondes de la Chaîne III , a souligné que le patriotisme économique est un point d'actualité. Pour lui, «le retour de Ahmed Ouyahia à la tête du gouvernement favoriserait le patriotisme économique…». Mais, pour lui, le patriotisme doit aussi bien impliquer, outre les pouvoirs publics, le consommateur. M. Ben Sassi, pour justifier son optimisme quant au retour du patriotisme économique, a cité l'exemple de la signature d'un accord entre la Snvi et Naftal pour la vente d'un lot de camions. Pour M. Ben Sassi, le patriotisme économique est d'abord de faire prévaloir la production nationale sur tout ce qui est importé. Pour garantir ce patriotisme économique dans la conjoncture actuelle de l'économie nationale, c'est justement l'État qui doit intervenir «directement» pour que l'entreprise nationale progresse, se développe et pour qu'elle puisse répondre à une demande intérieure, nationale et éviter tout ce qui pourrait être importé. C'est le rôle de l'Etat en tant que stratège et régulateur. «Cela dit, il ne faut pas confondre ce terme avec le protectionnisme qui, lui, vise à bloquer la concurrence extérieure», a-t-il souligné. Par ailleurs, l'invité de la Radio nationale a regretté la déstructuration d'une grande partie des entreprises nationales qui a été très néfaste à l'économie nationale. «Les grands groupes qui existaient, notamment dans le domaine industriel, ont disparu. Toutes les usines de sous-traitance ont aussi disparu. Résultat : nous sommes devenus un pays importateur et non plus producteur», a-t-il regretté, tout en ajoutant que cette déstructuration a coûté très cher aux caisses de l'Etat et aujourd'hui nous sommes un pays sans industrie. «C'est pour cela qu'il faudrait plus que jamais mettre en œuvre ce patriotisme économique pour dynamiser et reprendre entièrement ces grosses unités industrielles», a-t-il suggéré. Mais le représentant de la PME a aussi insisté sur le rôle du secteur privé en soulignant qu'il a droit au même traitement que celui donné au secteur public. Sur un autre volet, M. Ben Sassi a abordé la dualité de tutelle entre le ministère de la PME et celui de l'Industrie. Une situation qui entrave le dynamisme et le décollage des PME. «Il faut que le gouvernement choisisse. Soit il la met exclusivement sous la tutelle du ministère de la PME en lui donnant tous ses moyens, ses pouvoirs régaliens de mener à bien ses attributions, soit le gouvernement prend une autre décision et confie à un autre département cette mission.» Evoquant ce qu'on appelle dans les milieux économiques les entreprises champions, M. Ben Sassi a souligné qu'en Algérie, le seul champion (public) dans ce domaine est bien Sonatrach.