Résumé de la 2 e partie n De nouveau Ramon offre à sa femme un voilier cette fois beaucoup plus grand et ils vont participer, avec pour équipage leurs enfants et leurs neveux, au tour du monde... Les journalistes le demandent aussi à son mari, mi-admiratifs mi-ironiques. Mais l'optimisme du Mexicain est vraiment à toute épreuve. Il déclare sans se démonter : — Nous sommes là pour gagner ! Et le 8 septembre, c'est le grand jour, le «Sayula II», toutes voiles dehors, quitte Portsmouth avec le reste de la flotte. La première escale est Le Cap, en Afrique du Sud. Normalement ce n'est pas l'étape la plus difficile, mais le «Sayula II», ainsi que les autres concurrents, rencontre une nouvelle tempête. Cette fois-ci, Paquita est malade, vraiment malade. Elle dit à son mari : — Je ne tiendrai pas. Il n'y a pas moyen d'éviter cette tempête ? — Si, mais pour cela, il faudrait faire un détour. On perdrait beaucoup de temps. — Fais-le, Ramón. S'il te plaît. Je ne t'ai jamais rien demandé... Ramón Carlin pousse un soupir. Effectivement, Paquita l'a suivi sans mot dire depuis le début de cette aventure, et cela mérite de faire un geste. Tant pis pour la course !... Le «Sayula II» se détourne donc vers l'ouest, ce qui lui permet de contourner le mauvais temps, et lui fait perdre deux jours et demi. C'est dommage, car il arrive au Cap précisément avec deux jours et demi de retard sur le premier, «Adventure». Ramón Carlin est très content de lui, et il y a de quoi : avec son équipage familial composé à la va-vite et son bateau de série, il a fait jeu égal avec les meilleurs marins du monde sur leurs prototypes. Il y a pourtant un problème : c'est Paquita. Il semble évident qu'elle n'a rien à faire dans une compétition aussi dure. Au départ, malgré ses affirmations péremptoires, Ramón Carlin ne pensait pas disputer sérieusement la course, dans son esprit il s'agissait de faire en famille une croisière un peu sportive. Mais le remarquable résultat qu'il a obtenu à la première étape a tout changé. Cette fois, il a réellement une chance. Alors, à contrecoeur, il se résout à se séparer de sa femme. — Paquita, je crois qu'il vaut mieux que tu rentres au Mexique, d'autant que la suite risque d'être un peu difficile. Paquita, elle aussi, ne demande qu'à rentrer. Elle est tout de même inquiète. Avant de prendre l'avion, elle fait promettre à son mari d'être prudent. Celui-ci lui jure que ce sera le cas, pourtant telle n'est pas du tout son intention. Tout de suite après son départ, il réunit ses neveux et fils. — La prochaine étape, jusqu'en Australie, sera la plus dure. Nous allons affronter les quarantièmes rugissants. Vous savez ce que c'est ? Oui, tous savent de quoi il s'agit. Cette route très au sud, au-delà du quarantième parallèle, se situe plus bas que toutes les terres émergées. Ce qui fait que les vents, qui ne rencontrent aucun obstacle, font le tour de la terre à une vitesse folle, souvent supérieure à 100 km/h et déclenchant des vagues en proportion avec eux. Ramón Carlin poursuit : — A ce moment-là, si on garde la voilure, on pourra aller très vite, peut-être quinze nœuds ou plus, et on aura une chance de gagner. Evidemment cela risque d'être dangereux. Est-ce que vous êtes d'accord ? Un «oui» unanime lui répond. L'équipage du «Sayula II» veut tout faire pour tenter sa chance et cette aventure, qui avait commencé de manière plutôt amusante, risque désormais de s'achever dans le drame. (à suivre...)