Résumé de la 1re partie n Le baron Frédéric de Trenck est épris de Amélie – sœur du roi de Prusse. Cette liaison n'est pas du goût du roi... Quelques minutes plus tard, Frédéric de Trenck se retrouve dans une salle du palais et découvre, avec stupeur, des juges qui sont là à l'attendre, assis sur une estrade. Leur président lui déclare de but en blanc : — Vous êtes accusé d'entretenir une correspondance secrète avec la cour de Vienne... Le baron de Trenck proteste, s'insurge, crie au scandale, demande un avocat. Déjà les juges se retirent pour délibérer. Ils reviennent presque aussitôt et le président lui annonce : — Frédéric de Trenck, vous êtes condamné à la prison à vie. Il n'a pas plus tôt prononcé ces paroles que des soldats surgissent et s'emparent du condamné. Quelques instants plus tard, celui-ci est installé dans une calèche, qui quitte Berlin sous bonne escorte, en direction de l'est. Elle roule longtemps, pendant plusieurs jours, car sa destination est la partie la plus orientale du royaume de Prusse, la Silésie. Là, le baron de Trenck découvre enfin le but de son voyage : la forteresse de Glatz, un château médiéval bâti sur un piton rocheux, qui a été transformé en prison, en raison de l'épaisseur de sa triple enceinte. Sans rien lui dire, on le conduit dans une cellule tout en haut du donjon et il attend. Normalement, il n'a rien à attendre, puisqu'il est enfermé pour la vie, pourtant, il refuse de se laisser aller au découragement. La princesse Amélie ne peut l'abandonner, elle va sûrement intervenir en sa faveur. Et non, les jours, les semaines passent sans qu'il se produise rien. Au bout de six mois, il comprend qu'il n'a pas d'espoir à attendre de ce côté et qu'il ne peut compter que sur lui-même. Frédéric de Trenck décide donc de s'évader. Ses geôliers ont commis l'imprudence de lui laisser un canif. Il entreprend de denteler la lame et, avec cet instrument de fortune, il s'attaque aux barreaux. Il a également dans ses affaires une malle de cuir pour ranger ses vêtements. Il la découpe en longues lanières, qu'il attache bout à bout, ce qui finit par constituer une corde solide et assez longue pour des-cendre jusqu'en bas du donjon. Et, une nuit, il tente la grande aventure. Il arrache les barreaux descellés depuis longtemps et se laisse glisser le long du filin de cuir. Les conditions sont on ne peut plus favorables il tombe une pluie épouvantable, c'est un temps à ne pas mettre une sentinelle dehors. Il parvient au sol sans encombre. Il lui faut alors traverser à gué un égout. Surmontant sa répulsion, il s'y engage hardiment, mais il est bientôt pris jusqu'à la ceinture. Il ne peut plus avancer ni reculer. La mort dans l'âme, il doit se résoudre à appeler au secours. Les sentinelles finissent par arriver. Le commandant de la forteresse est prévenu à son tour. Il ne peut s'empêcher d'éclater de rire en voyant le spectacle de son prisonnier englué dans les immondices sous une pluie battante. — Vous êtes très bien là où vous êtes ! Vous y resterez jusqu'à midi. Le lendemain, le baron de Trenck est ramené dans une autre cellule aux barreaux intacts. Il aurait pu attraper quelque méchante maladie, tant en raison de l'averse que des miasmes de l'égout, mais il est de santé solide et, quelques jours plus tard, il est de nouveau en pleine forme. (à suivre...)