Chiffre n Elles sont pas moins de 100 000 femmes à être inscrites au registre du commerce comme chefs d'entreprise, selon le document du Cnes. Le Cnes se réjouit également de la présence soutenue de la femme dans le secteur de la justice avec 35% de magistrates. Pour le président du Cnes, Mohamed-Seghir Babès, «l'Algérie est le seul pays de la région Afrique-Moyen-Orient qui présente un tel taux dans ce secteur». Il s'agit du troisième secteur à être investi avec force par la gent féminine après ceux de la santé et de l'éducation. L'intégration de l'élément féminin dans l'activité économique constitue, pour les spécialistes, un indicateur de taille pour le développement socioéconomique d'une société. Mais qu'on ne s'y trompe pas, l'accès à l'emploi est rarement synonyme de gage de garantie pour les droits économiques et sociaux de la femme travailleuse. Une réalité mise à nu par de nombreuses associations féminines et la Commission nationale des femmes travailleuses de l'Ugta pour qui le principe égalitaire du droit au travail n'est pas uniformément concrétisé. En effet, «si l'égalité des salaires est réelle, elle demeure cependant affaiblie par le monopole masculin sur les postes de responsabilité», fait remarquer la Commission. Il en résulte qu'«à formation et à expérience égales, les hommes seuls peuvent disposer d'un meilleur revenu». A cela, il faudrait ajouter l'absence de structures sociales d'appui à l'emploi des femmes qui constituent 65% des diplômés. En sus, il faudrait se préparer à une explosion de la demande, selon les projections. Parallèlement à tous ces points négatifs, il faut dire que la réglementation du travail qui garantit l'accès égal à l'emploi pour tous les citoyens a tout de même le mérite d'avoir contribué à une insertion importante des femmes dans la vie active. Une insertion souvent semée d'embûches pour de nombreuses femmes qui, devant certaines pressions conservatrices, n'ont d'autre choix que de céder, même si les mentalités changent progressivement. Ils sont pas plus de quatre hommes célibataires sur dix à être favorables au travail de leur future épouse, selon le Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (Ciddef). Publiée en février 2009, l'enquête du Ciddef a fait ressortir que les attentes des femmes célibataires en termes de travail ne rencontrent pas tout à fait celles de leurs futurs conjoints qui sont à 45% contre le travail de leurs futures épouses. La question de l'emploi de la femme s'avère, ainsi, beaucoup plus complexe...