Ce gain considérable qu'enregistre l'espérance de vie à la naissance est l'un des plus élevés dans la région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. Une dernière étude effectuée par les experts du Conseil économique et social (Cnes), constate une baisse de la mortalité et l'allongement de l'espérance de vie des Algériens portée à 76 ans classant ainsi l'Algérie parmi les pays à développement humain élevé. «L'indice d'espérance de vie à la naissance est passé de 0,778 en 1998 à 0,847 en 2008, en augmentation de 9%. L'espérance de vie est passée de 72 à 76 ans, soit un gain de 4 ans sur la période, soit environ de 5 mois en moyenne annuelle», lit-on dans le rapport du Cnes. Le rapport note également que la probabilité de décéder avant 40 ans est passée de 9% en 1998 à 6% en 2008, cette probabilité connaît une baisse plus importante chez les femmes, reflétant pour partie la baisse de la mortalité maternelle. Ce gain considérable qu'enregistre l'espérance de vie à la naissance est l'un des plus élevés dans la région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. Ces données statitiques classent l'Algérie dans une bonne position au niveau européen. Ainsi parmi sept pays européens que sont la Bulgarie, la Russie, la Hongrie, la Roumanie, l'Estonie, la Lituanie, et la Lettonie, l'Algérie se classe sans conteste en meilleure position. Le document du Cnes établi selon les normes exigées par le Pnud, rend compte à la fois d'une importante dynamique sociale et d'une amélioration du niveau de développement humain des populations, en termes de santé, d'éducation, de longévité et d'accès aux ressources. Dans ce sens, le Cnes révèle alors une série de données éloquentes dans son rapport: l'indice du niveau d'instruction a connu une augmentation de 17% entre 1998 et 2008, avec un taux de scolarisation remarquable chez les filles. A en croire le même rapport, le pouvoir d'achat a augmenté de 14% et le PIB par habitant qui est passé de 1555 dollars US en 1998 à 5034 dollars US en 2008, en progression de plus de 12% en moyenne annuelle. La proportion de la population privée d'accès à l'eau potable a diminué de plus de 2/3 entre 1998 et 2008, passant de 17% à 5%. Cette baisse drastique est le résultat d'un programme particulièrement intensif de valorisation des ressources en eau, initié par l'Etat, incluant la réalisation de barrages dans toutes les régions du pays, les transferts d'eau potable, la réalisation de stations de dessalement d'eau de mer et autres extensions de réseau d'alimentation en eau potable. Cette tendance à l'amélioration des conditions sociales des Algériens ne s'arrête pas là. Les experts du Cnes soulignent en gras l'augmentation du nombre de mariages qui est passé de 158.000 en 1998 à 332.000 en 2008. Ces données sont interprétées par le Cnes comme étant «l'illustration parfaite des impacts d'une action forte traduisant les choix stratégiques de l'Etat, à travers la mise en oeuvre d'importants programmes de développement économique et social durant cette période». Dans cette relative prospérité, il convient de relever une percée fulgurante de l'élément féminin à tous les niveaux de la société algérienne, ce qui présage d'une véritable révolution féminine dans les années à venir. Le rapport informe que le nombre de filles pour 100 garçons est passé de 87 à 90 dans l'enseignement primaire, de 89 filles à 97 filles dans l'enseignement moyen, de 121 à 141 dans l'enseignement secondaire et de 96 à 140 dans le supérieur. En matière d'accès à l'emploi, les femmes ont investi tous les secteurs d'activité, accédant massivement à certaines professions. Ainsi, toujours selon les données du Cnes, les femmes représentent plus de 20% de l'effectif global des fonctionnaires en 2008. Outre leur présence sans cesse renforcée dans le secteur privé, leur intervention est particulièrement forte dans les secteurs sociaux (éducation, santé) et au sein de la magistrature. Qu'on en juge par les chiffres: elles représentent plus de 60% des effectifs d'enseignants de l'éducation nationale, plus de 60% des effectifs des professions médicales, près de 50% des effectifs des enseignants universitaires, plus de 35% de l'effectif des magistrats. Plus encore, l'intégration des femmes à la responsabilité économique s'apprécie à travers les chiffres publiés par le Centre national du registre du commerce, qui donnent 100.000 femmes inscrites en 2008. Mais même avec de pareils atouts, la bataille est loin d'être gagnée pour les femmes qui doivent patienter encore quelques décennies. Il n'y a qu'à regarder la composante de notre Assemblée qui est presque au masculin-pluriel et la participation des femmes à la décision politique reste très modeste.