Le renforcement de la lutte contre la contrebande est à l'ordre du jour au sein des Douanes algériennes dont le directeur général met l'accent sur l'intensification des efforts dans ce sens. La révision à la hausse des moyens mis en œuvre pour contrer ce phénomène doit être à la mesure de l'ampleur que celui-ci est en train de prendre avec le temps. Les pertes sont incommensurables, le pays subit chaque jour la saignée avec les fuites organisées en termes de produits de tous types, notamment le carburant, et avec l'importation frauduleuse qui ne peut pas avoir un autre effet que celui de saboter l'économie nationale. La modernisation des équipements et des techniques de lutte devraient avoir le mérite d'endiguer ce fléau sinon de le réduire, et en même temps de décourager les trafiquants de tout bord qui portent sciemment préjudice à leur pays. Ces actions vont dans le sens des directives données par le Premier ministre à des membres du gouvernement, à savoir les ministres des Finances, de l'Intérieur, de la Justice, de l'Agriculture et à des entreprises publiques, leur demandant d'agir ensemble et de manière concrète afin de barrer la route aux trafiquants et aux fraudeurs. Le Premier ministre a également demandé l'installation d'une commission interministérielle dont l'objectif est de s'entendre autour d'une organisation qui serait en mesure d'aller de pair avec les moyens mis en œuvre. L'efficacité de cette organisation sera bien évidemment tributaire de la conjugaison des efforts que chaque département est appelé à déployer, il ne revient pas uniquement au ministère de l'Intérieur ou a celui de la Justice de lutter contre la contrebande. La défaillance sur ce plan doit être partagée, tout comme la responsabilité des uns et des autres face à la dimension prise par un phénomène que les pouvoirs publics ne doivent aucunement ignorer. Ne pas oublier, non plus, que les lignes sont franchies dans le sens inverse par un autre trafic, celui de la drogue introduite par quantités hallucinantes dans notre pays. Il va sans dire que le système de contrôle manque cruellement de performance, ce qui n'a pas manqué d'encourager le trafic et la spéculation. La formation est vue comme un moyen d'améliorer les aptitudes des douaniers en même temps que leur déploiement sur des zones définies, mais il faut également placer ces derniers au dessus de toutes les tentations. Cela nous amène à évoquer un autre corps de métier, celui dont la mission est de surveiller les frontières et de veiller à la sécurité du pays. Là aussi, les dispositifs de contrôle doivent être à la mesure de l'étendue de nos frontières et des risques qui doivent être contrés, aucun dysfonctionnement n'étant permis car il n'est pas sans danger. Renforcement des mécanismes de lutte, unité d'actions, modernisation des équipements, formation et répartition efficace, tant d'exigences pour mener la bataille contre le trafic et pour assurer la sécurité de nos frontières. R. M.