L'Onda, l'Arav, la police et la gendarmerie qui mènent directement le combat de sauvegarde de notre culture sont à saluer et méritent l'aide et le soutien d'autres partenaires institutionnels et associatifs. «Les gestionnaires du domaine de la culture, les hommes politiques et le monde associatif ne se sont pas suffisamment signalés par leur implication dans une entreprise qui relève pourtant de la sauvegarde de notre culture dans toutes ses variantes», estime un confrère qui plaide pour la mobilisation de tous, afin de sauvegarder la culture algérienne et les intérêts (moraux et matériels) de ceux qui la font. Il s'agit, évidemment, d'un devoir de la toute première importance pour nos artistes et pour le pays, tout entier. Le piratage des œuvres culturelles a pris des dimensions catastrophiques partout à travers le monde. Dans les pays industrialisés comme dans ceux dits émergents ou dans le Tiers-monde, les artistes, les producteurs et les promoteurs crient à l'arnaque. Tout le monde se sert à sa guise sur Internet. Le téléchargement illicite de productions artistiques a atteint un seuil dramatique, causant des dégâts en milliards à l'industrie du film, de la musique et des jeux vidéo, notamment. Dans un pays comme la France, réputé ferme dans sa lutte contre ce fléau, 450 000 films y sont téléchargés illégalement chaque jour, soit environ 14 millions de films par mois, selon les chiffres d'un célèbre cabinet d'avocats spécialisés. Sur les cinq dernières années, ce phénomène ravageur appelé «petit piratage de masse», œuvres de petites filières frauduleuses, a absorbé 50% du marché français du disque, en volume et en valeur. Un véritable hold-up ! En Algérie, la lutte s'intensifie contre de puissants réseaux de pirates qui produisent VCD, MP3, DVD et DVX à une échelle industrielle pour les proposer aux vendeurs à la sauvette et même à certains magasins. Au mois de mai dernier, l'Office national des droits d'auteurs et des droits voisins (Onda) a procédé publiquement à la destruction de 2 millions de supports piratés, recueillis dans tout le pays. Agissant en étroite collaboration avec des brigades spécialisées de la police et de la Gendarmerie nationale, l'Onda a confisqué, durant les quatre années précédentes, plus de quatre millions de disques dupliqués, soit une moyenne d'un million par an. Ses coups de filets réguliers contre les ateliers clandestins de cette gigantesque contrefaçon et leurs relais commerciaux contribuent, un tant soit peu, à freiner relativement l'ampleur du désastre. Des centaines d'artistes algériens, notamment des chanteurs et des musiciens, se plaignent constamment de la diffusion illicite de leurs produits et du manque à gagner financier que cela engendre. «À les entendre parler de leur abattement et de leur désespoir face à une terrible entreprise de bradage de leur propriété intellectuelle, on est fondé à s'alarmer devant le sort peu enviable auquel sont réduits les produits culturels dans notre pays, déjà malmenés auparavant par un manque d'égards de la part des pouvoirs publics à leur endroit et par la fluette place qu'ils tiennent aujourd'hui dans la société», souligne un confrère. L'Onda s'offusque également de l'attitude de certaines chaînes de télévision privées qui diffusent illégalement des œuvres artistiques locales et étrangères. Les télés concernées ont été sommées de se conformer à la législation protégeant les droits d'auteurs, faute de quoi elles s'exposeraient à des poursuites judiciaires qui leur seraient certainement préjudiciables. «Ces chaînes exploitent des œuvres de l'esprit en totale violation de la loi algérienne. Elles diffusent des films et des clips de musique, et tout ça, nécessite une autorisation!», accuse le directeur de l'Onda, Samy Bencheikh El-Hocine qui menace de saisir dorénavant la justice. La mise en place récente de l'Autorité de régulation du secteur audiovisuel (Arav) sera d'un appui certain à sa démarche. L'Onda, l'Arav, la police et la gendarmerie qui mènent directement ce combat de suavegarde de notre culture sont à saluer et méritent l'aide et le soutien d'autres partenaires institutionnels et associatifs. «Les gestionnaires du domaine de la culture, les hommes politiques et le monde associatif ne se sont pas suffisamment signalés par leur implication dans une entreprise qui relève pourtant de la sauvegarde de notre culture dans toutes ses variantes», estime notre confrère qui plaide pour la mobilisation de tous, afin de sauvegarder la culture algérienne et les intérêts (moraux et matériels) de ceux qui la font. Il s'agit, évidemment, d'un devoir de toute première importance pour nos artistes et pour le pays, tout entier. K. A.