Photo : Riad Par Ziad Abdelhadi S'il est certain que le secteur de l'agriculture dépend grandement des aléas climatiques, les cultivateurs restent aussi tributaires en grande partie de crédits pour financer leurs investissements ou leurs campagnes agricoles. Ce qui jusqu'ici relevait plutôt de l'impossible dans la mesure où la seule banque publique habilitée à prendre en charge les besoins de crédit des gens de la terre, à savoir la BADR, n'a dans la réalité jamais assumé sa mission de pourvoyeuse de fonds ou, en clair, d'assister les agriculteurs dans leurs activités. Cette contrainte majeure que rencontraient les exploitants agricoles vient d'être levée par l'entremise d'un nouveau produit bancaire, baptisé le crédit «RFIG». Selon un communiqué du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, tout est fin prêt pour l'entrée en vigueur de ce nouveau dispositif financier, prévue le 10 août 2008 et piloté par la BADR et la BNA. Cette même source précise que les bénéficiaires du RFIG seront, bien sûr, dans le sens de la nouvelle loi d'orientation agricole : les agriculteurs et les éleveurs à titre individuel ou organisés en coopératives, groupements, associations ou fédérations, unités de services agricoles, entreposeurs de produits agricoles de large consommation. La durée du crédit ne pouvant dépasser 1 année car ce sont des prêts de campagne agricole et octroyés à 0% d'intérêt puisqu'ils sont pris en charge par le ministère de l'Agriculture. Il n'en demeure pas moins que tout crédit RFIG est soumis à des conditions. Dans le communiqué, il ainsi signifié que tout bénéficiaire qui ne rembourse pas à l'échéance d'une année (prorogée de six mois en cas de force majeure) se retrouve obligé de payer les intérêts qui ne seront pas à la charge du ministère, et perd aussi la possibilité de bénéficier de nouveaux crédits. En revanche, tout bénéficiaire du crédit RFIG qui rembourse à l'échéance d'une année ouvre droit au paiement des intérêts par le ministère et à un autre crédit de même nature pour l'année suivante. A travers ces conditions, on peut déduire que les agriculteurs contractant un crédit RFIG ont tout intérêt à le rembourser dans les délais. Au registre des domaines couverts par le crédit, le communiqué du ministère de l'Agriculture les énumère en détail. Le RFIG est donc attribué aux agriculteurs pour l'acquisition d'intrants nécessaires à l'activité des exploitations agricoles, tels que les semences, les plants, les engrais, les produits phytosanitaires, etc. ainsi que pour l'acquisition d'aliments pour les animaux d'élevage (toutes espèces), de moyens d'abreuvement et de produits médicamenteux vétérinaires. Autres domaines concernés : l'acquisition de produits agricoles à entreposer dans le cadre du système de régulation des produits agricoles de large consommation «SYRPALAC». Les agriculteurs peuvent aussi bénéficier du RFIG s'ils envisagent de renforcer les capacités de leur exploitation en introduisant des améliorations du système d'irrigation ou d'acquérir du matériel agricole par le biais du crédit leasing. La construction ou la réhabilitation des infrastructures d'élevage et de stockage au niveau des exploitations et constructions ainsi que les installations de serres multi- chapelles sont aussi incluses au titre de renforcement des capacités des exploitations agricoles. Dernier type de renforcement : le repeuplement ou peuplement des étables, des bergeries et des écuries. En somme, il faut croire que le crédit RFIG va réussir à susciter l'engouement des différents acteurs du secteur agricole. Nous serons fixés dans quelques mois.