Le prétexte de l'arme chimique est souvent réactivé par les Occidentaux afin de mettre de la pression contre le gouvernement syrien dont l'armée, aidée de ses alliés, commence à récupérer les territoires perdus au profit des groupes armés Les Américains menacent de nouveau la Syrie en l'accusant de vouloir préparer une nouvelle attaque chimique. Les Etats-Unis se sont dits prêts à intervenir comme ils l'avaient fait après la première affaire controversée début avril, dans un contexte de tensions grandissantes. «Les Etats-Unis ont identifié de potentiels préparatifs d'une autre attaque chimique par le régime syrien d'Assad qui pourrait provoquer le massacre de civils, y compris des enfants innocents», a accusé la Maison-Blanche. Un discours agressif qui dénote de l'intention de Washington de faire monter la tension dans la région. Les Etats-Unis avaient tiré 59 missiles contre une base aérienne en Syrie, marquant la première intervention militaire de Washington contre la Syrie. «Toute nouvelle attaque lancée à l'encontre de la population syrienne sera attribuée à Assad, mais également à la Russie et à l'Iran qui l'ont aidé à tuer son propre peuple», a pour sa part prévenu Nikki Haley, l'ambassadrice américaine à l'ONU. L'attaque chimique présumée du 4 avril à Khan Cheikhoun, dans la province d'Idleb avait fait 88 morts, dont 31 enfants. Une attaque présumée qui a suscité une grande controverse et utilisée comme arguments pour les nombreuses capitales occidentales pour mettre en cause Damas. Le gouvernement syrien a assuré pour sa part à plusieurs reprises avoir remis tous ses stocks d'armes chimiques, conformément à un accord mis au point sous les auspices de la Russie. Le prétexte de l'arme chimique est souvent réactivé par les Occidentaux afin de mettre de la pression contre le gouvernement syrien dont l'armée, aidée de ses alliés, commence à récupérer les territoires perdus au profit des groupes armés. Londres a réagi à l'avertissement américain se disant prêt à soutenir une intervention. Pour Moscou les accusations et menaces de Washington sont de la provocation. Pour Franz Klintsevich, de la commission de la Défense à la chambre haute du Parlement, «c'est clair. Une provocation cynique et sans précédent est en cours de préparation», a-t-il affirmé. Les Etats-Unis présents en Syrie de façon illégale du point de vue du droit prétextent le besoin de conseiller et armer les Forces démocratiques syriennes (FDS), un groupe kurde. Ces menaces dans un contexte de tension font planer le spectre d'une confrontation militaire. Les alliés de Damas ; la Russie et l'Iran sont prêts à faire face à toute agression visant la Syrie. Les Etats-Unis ont déjà abattu le 18 juin un avion syrien dans l'est de la Syrie, expliquant que l'appareil menaçait des FDS alliées de la coalition. Et à trois reprises au moins depuis le début mai dans la région d'Al-Tanaf, près de la frontière avec l'Irak et la Jordanie, les forces américaines ont bombardé l'armée syrienne. Autant de provocations avant la goute qui fera déborder le vase ? R. I.