L'initiation de la petite enfance (5 à 10 ans) à la pratique sportive est très peu développée en Algérie. Les associations et les clubs sportifs se sont quasiment détournés d'une saine tradition qui consiste à détecter le talent à un âge précoce afin d'en faire un futur champion. L'initiation de la petite enfance (5 à 10 ans) à la pratique sportive est très peu développée en Algérie. Les associations et les clubs sportifs se sont quasiment détournés d'une saine tradition qui consiste à détecter le talent à un âge précoce afin d'en faire un futur champion. Dans un passé pas très lointain, les dirigeants du mouvement sportif et les techniciens sillonnaient les rues des quartiers populaires et les terrains vagues des villages éloignés en quête de bonne pâte. Pour cela, ils vont dans les établissements scolaires, assistent aux tournois inter-écoles et supervisent les joutes innocentes des petits dans les cours des immeubles avec un grand intérêt. De nos jours, les petites catégories sont, partout, abandonnées à leur triste sort. Leurs compétitions, programmées tôt le matin, se déroulent dans l'anonymat absolu. On doit dire que les responsables ne se promènent pas, ou très peu, pour voir de près les jeux des enfants. Aussi, le sport scolaire, en dépit des moyens mis œuvre, n'est plus ce qu'il était. Peu d'intérêt est accordé à cette matière. Les directeurs des écoles primaires ne se soucient nullement de ce volet, extrêmement important, de la pédagogie et de l'éducation. Les enseignants de ce «module» n'ont plus la même volonté que leurs prédécesseurs. Les crèches, pour l'essentiel privées, focalisent plutôt sur le loisir des manèges et gadgets. Les œuvres sociales des entreprises et diverses corporations de la fonction publique n'accordent plus d'importance au sport dans l'animation des colonies de vacances et autres programmes destinés aux enfants. Bref, la petite enfance est privée de son droit légitime à la pratique sportive. Faut-il rappeler que la convention internationale des droits de l'enfant, ratifiée par notre pays, a inscrit le droit à la santé, au loisir et au repos en bonne place afin de lui permettre d'exprimer ses prédispositions naturelles et d'exercer pleinement son talent. L'abandon de l'initiation sportive de l'enfance s'est accompagnée d'une dramatique baisse de niveau de nos championnats, toutes disciplines confondues. Nos clubs et nos sélections ont, conséquemment, beaucoup perdu de leur superbe. De nombreux spécialistes exhortent les pouvoirs publics à redonner aux petites catégories la place primordiale qui est la leur dans le politique sportive nationale. Le ministère de l'Education nationale promet, à chaque rentrée des classes, de redorer le blason du sport scolaire, mais les résultats concrets tardent à venir. Une convention de partenariat a été même paraphée avec le département de la jeunesse et des sports pour bénéficier de l'expertise de ses cadres et de ses infrastructures. La carence en matière de moyens, le manque de coordination entre les deux parties à l'échelon local et l'absence de suivi et de prise en charge sérieuse du dossier annihilent tous les efforts déployés en haut lieu. Le ministère des Sports, en sa qualité de principal pourvoyeur des associations et des clubs sportifs, doit absolument conditionné l'octroi des subventions publiques par la prise en charge adéquates des petits talents. Idem pour les sponsors qui ont une lourde responsabilité dans ce volet. Les collectivités locales ont aussi un devoir à assumer dans ce sens, en garantissant l'animation sportive dans les communes (aires de jeux de proximité, tournois inter-quartiers, aide directe aux écoles…). Comme les grands champions naissent petits, il appartient à l'ensemble de la collectivité de les découvrir, de les accompagner, de les soutenir et de les encourager à se transcender en permanence. Le renouveau du sport algérien passe par là. Il va falloir renouer, sans plus tarder, la louable tradition qui veut que l'on s'occupe comme il se doit de nos enfants. K. A.