«Il faut que le peuple exprime sa satisfaction et donne son approbation pour aller vers une amnistie générale», a affirmé le candidat Le candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika refuse d'aller directement vers une amnistie générale. «Pas d'amnistie générale tant que les groupes armés n'ont pas déposé les armes», a-t-il martelé en réponse à la déclaration d'un citoyen de Tamanrasset qui l'a interrompu en plein discours sur la Réconciliation nationale en criant «l'amnistie générale!» S'exprimant sur ce sujet, hier devant les notables de l'Ahaggar, le candidat s'est montré catégorique: «Nom monsieur, il n'y aura pas d'amnistie avant la reddition de tous ceux qui sont sortis du droit chemin.» «Nous allons continuer la Réconciliation nationale et l'approfondir», a-t-il insisté en écartant fermement l'idée de passer à l'amnistie générale pour le moment tant que ceux qui portent atteinte à la stabilité du pays n'ont pas encore déposé les armes. Adoptant un langage très ferme, M.Bouteflika affirme qu'«il faut d'abord faire taire les armes». Voulant clarifier les choses une bonne fois pour toutes, le candidat dira que «l'amnistie n'est pas un mot qu'on trouve dans le marché et qu'on jette à la rue». «Il est facile pour moi de décider l'amnistie générale, je n'ai qu'à prendre un stylo et signer», a-t-il reconnu avant de s'interroger: «Qui me promettra qu'ainsi je traduirai les sentiments des veuves et de leurs proches et de leurs biens?» «L'amnistie générale, appuie-t-il, est un mot lourd de sens dont nous espérons tous un jour assister à son application.» Toujours, dans ce sens, le candidat insiste sur la volonté du peuple. «Il faut que le peuple exprime sa satisfaction et donne son approbation pour aller vers une amnistie générale», a-t-il relevé. «L'approbation du peuple, résume-t-il, permet de créer de nouvelles conditions politiques et le climat politique changera complètement.» Ces propos illustrent la volonté du candidat de se référer encore une fois au peuple pour trancher cette question. Pour étayer ses propos, le candidat précise que «l'amnistie non planifiée risque de mener à une guerre civile». Sur ce chapitre, il a rappelé que l'objectif de «la Réconciliation nationale est d'éteindre les feux de la fitna». Le candidat a saisi cette occasion pour livrer les détails de son projet de Réconciliation nationale. «Nous devons faire face à ce phénomène avec les armes des forces de l'ordre et l'arme politique ainsi que le coeur ouvert», a-t-il soutenu. Pour ceux qui veulent se rendre, le candidat leur garantit la sécurité. Quant à ceux qui continuent de porter atteinte à l'économie et à la dignité du pays et du peuple, le candidat promet de frapper fort. «Nous allons les combattre avec les armes», a-t-il clamé. En termes clairs, il précisera: «Le dialogue n'est pas la violence et celui qui nous terrorise on va le terroriser avec des armes plus puissantes.» Par ailleurs, s'adressant à la population de Tam, le candidat a invité les citoyens du Sud à donner une belle image de l'Algérie devant les pays voisins. «Vous êtes à la porte des frontières, je voudrais que vous soyez un facteur de stabilité, de fraternité et de garantie de la paix dans la région», a-t-il estimé avant de poursuivre: «Nous n'interférons pas dans ce qui se passe dans les pays voisins.» M.Bouteflika a également axé son intervention sur la nécessité de réduire l'écart entre le Sud et le Nord et de pousser la roue du développement dans ces régions. Sur l'élection présidentielle, le candidat a appelé la population à choisir la personne qui peut porter haut l'honneur de l'Algérie. «Je ne suis pas venu vous faire un discours, je suis là en réponse à l'appel que vous avez lancé m'invitant à me présenter pour un troisième mandat», a-t-il dit devant une assistance qui l'acclamait fortement. «Tahia Bouteflika», «Nous sommes pour la Réconciliation et pour la continuité», scandaient sans cesse les participants à la rencontre. Avant cette rencontre, le candidat a eu droit à un accueil chaleureux. Le même accueil lui a été réservé à Illizi et à Laghouat où il s'est rendu hier. En ce dixième jour de campagne, le candidat est passé à la vitesse supérieure en sillonnant désormais trois wilayas par jour.