De notre correspondant à Constantine Abdelhamid Lemili C'est sous l'enseigne de rencontre visant à actualiser le niveau politique général de ses cadres que Abdallah Djaballah a réuni, au cours de la matinée d'hier à Constantine, les cadres du MRN authentique, représentant les wilayas les plus voisines de la capitale de l'Est. Le conclave s'est tenu dans un relatif secret dans la mesure où la présence du cheikh dans l'une des plus grandes cités de la ville avait peu de chances de passer inaperçue, Djaballah ayant gardé intacte son aura dans une ville qui lui affiche de la manière la plus ostensible son attachement.Toutefois, ladite rencontre se voulait bel et bien discrète dans la mesure où elle s'est tenue au deuxième étage d'un appartement de la cité Boussouf mais à l'activité officielle de laboratoires d'analyses médicales.C'est particulièrement sur ce sceau de confidentialité que nous avons interpellé M. Lakhdar Benkhalef, l'éminence grise du cheikh, qui a déclaré en substance : «Nous ne croyons pas qu'une telle réunion puisse être qualifiée de clandestine. Il s'agit d'un regroupement visant à maintenir éveillés politiquement les cadres du parti et surtout à évaluer leur capacité d'adaptation aux évolutions politiques, économiques nationales et internationales. Cette formation entre d'ailleurs dans le cadre d'un cycle pratique entretenu par le centre national du parti, qui dispose, comme dans ce cas de figure précis, de structures décentralisées à travers le pays, cinq exactement, toutes réparties à travers Constantine, Annaba, Oran et deux à hauteur de la capitale.»Quant à la possible stratégie de recomposition du parti originel, une recomposition qui ne peut qu'être impérative au vu du risque de disparition du MRN, compte tenu des échecs successifs consommés depuis une certaine fracture, Lakhdar Benkhalef est incisif dans sa réponse : «Ce n'est pas à exclure et cela est de notoriété publique. Nous ne pouvons qu'envisager une telle éventualité, notamment au regard des négociations entamées avec les responsables d'Ennahda historique mais aussi à la nécessité qu'impose la scène politique nationale en l'absence de référents de nature à contrarier le pouvoir en place autrement que par la parole ou la diatribe. Donc, rien n'est à exclure sachant également que le pouvoir a besoin d'être contré ne serait-ce que pour donner l'illusion de sa légitimité. Dans le passé, d'aucuns nous avaient taxé d'être son faire-valoir. Or, aujourd'hui le constat est implacable et sans le MRN légitime et légaliste la scène politique s'est retrouvée orpheline de toute formation réellement d'opposition.»