De notre correspondant à Constantine A. Lemili Des personnes atteintes de maladie chronique que nous avons rencontrées en cours de semaine sont unanimes à relever «la disponibilité des produits médicaux» pour lesquels elles ont une prescription. Ce qui est exceptionnel, compte tenu du fait que l'été, et pis, la canicule précoce de cette année, encouragerait à voir sombrement la situation, même arbitrairement. Néanmoins, ces propos pourraient connaître un bémol, sinon un nuancement dès lors qu'il s'agit de celles bénéficiant du dispositif de sécurité sociale au titre de salarié, retraité ou ayant droit de l'un et/ou de l'autre. Une «prodigalité» qui n'est pas évidente pour les indigents, les non-actifs même s'il existe également un dispositif qui permet de répondre à leurs besoins. Par ailleurs, la disponibilité sus-évoquée est surtout le fait des officines pharmaceutiques et, par extension, de leurs fournisseurs. Pour illustrer cette situation, il suffirait de souligner qu'à titre d'exemple la pharmacie centrale du centre hospitalo-universitaire distribue parcimonieusement des produits essentiels aux services qui la sollicitent au profit de malades…hospitalisés. Un détour dans l'ensemble de ces services nous renseignera effectivement sur les conditions quasi dramatiques de patients qui n'ont jamais autant justifié le qualificatif qui leur est attribué. Dans un tel cas d'espèce, c'est la famille et/ou les proches qui subissent la pression, sachant que médecin, chef de service et, parfois, infirmier leur conseillent, pour ne pas leur dire, leur enjoignent, de «se débrouiller pour régler la situation en achetant», sinon en faisant jouer leur entregent, pour «obtenir le précieux médicament».Il est toutefois honnête de préciser que la pharmacie centrale dispose quand même de produits réputés essentiels sinon vitaux, notamment pour les cancéreux et ceux asthmatiques en situation difficile parce que plus exposés.Pour en revenir à l'existence des médicaments en dehors du secteur public, des pharmaciens en parlent : «Comparativement à l'année écoulée, nous pouvons affirmer qu'il n'existe pas de manque du tout, exception faite de produits de traitement de la douleur chez le cancéreux ou certains nouveau-nés. Ces produits sont généralement à spécificité hospitalière et il est pratiquement impossible d'en obtenir même si nous en formulons la demande. En ce sens qu'ils permettent de soulager un malade au moment où il en a le plus besoin et, paradoxalement, au moment où il est difficile d'en trouver.» Il semblerait, toujours selon nos interlocuteurs, qu'«il apparaît aujourd'hui clairement établi qu'en mettant de l'ordre dans la gestion des caisses sociales, leur tutelle a trouvé la parade à une bonne maîtrise de la… gestion de la facture sociale à ce niveau. La carte Chifa a, et elle en est le meilleur exemple, permis d'accélérer les procédures, de fiabiliser les opérations, de fluidifier les échanges clients-fournisseurs, éliminant tous les temps d'attentes tragi-comiques d'un passé récent».Si la relation administrative CNAS-pharmaciens coulisse dans les meilleures conditions, ces derniers tiennent quand même à relativiser ce «meilleur des mondes» en rappelant qu'«au vu de la sectorialisation par daïra de l'activité, d'autres partenaires à la périphérie de la CNAS, et qui, somme toute, devraient être naturels dans une telle topographie, n'épousent malheureusement pas la même dynamique. Nous vous citons à titre d'exemple l'administration concernée du secteur de la poste [AT] qui pénalise énormément l'activité en raison de sa prestation pratiquement préhistorique et cela sans pour autant répondre aux solutions que nous lui proposons et qui ne peuvent être qu'à son avantage». Nos interlocuteurs parlent notamment de la connexion à Internet et du débit aléatoire qui fait la «spécificité» du prestataire public.Pour en revenir aux pouvoirs publics, les pharmaciens ajoutent que «l'actualisation des prix se fait très tardivement et nous sommes les seuls à en pâtir car rares sont les fournisseurs, dont le produit a diminué du quadruple au simple qui acceptent de les reprendre. Seuls deux grandes firmes [Pfizer et Sanofi Aventis, ndlr] font exception.» Mieux, l'un de nos interlocuteurs exhibera deux échantillons de produits récemment interdits, compte tenu de leur dangerosité, par les pouvoirs publics et qu'il est obligé de détruire tout simplement parce que le fournisseur affirme qu'il s'agit d'«un délire de média» et refuse de les reprendre. En conclusion, il semblerait que, selon qu'une personne malade dispose des moyens de financer le traitement de sa pathologie, qu'elle soit couverte socialement, elle n'éprouverait aucune difficulté à accéder à tous les produits prescrits. Reste que le… reste de la population, qui est forcément la majorité, est tributaire du bon sens des responsables des pouvoirs publics.