Phhoto : Sahel De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine La propreté d'une ville témoigne du degré de développement atteint sur les différents plans. Cet indice nous montre également le niveau d'engagement des décideurs et de la société dans la préservation de leur milieu environnemental, lequel est plus qu'important dans la protection de la santé des individus et de ses autres composants. Si cela fait partie de la théorie, sur le terrain, il semble qu'il reste beaucoup à faire pour développer les villes et ce, depuis que la propreté intéresse peu les élus et les municipalités, lesquels ne se penchent que sur les nombreuses préoccupations de première nécessité pouvant garantir le minimum d'une vie quotidienne acceptable.La présence de poussière, des routes non revêtues, un réseau d'assainissement dégradé et l'absence d'endroits adéquats pour le dépôt provisoire des ordures ménagères sur la voie publique en attendant leur acheminement vers les décharges contrôlées forment aujourd'hui le décor de plusieurs communes de la wilaya de Aïn Defla. Selon des techniciens interrogés à ce sujet, la propreté d'une ville dépend également de son tissu urbain et de la qualité de son urbanisation. «Si la disposition des rues et des constructions n'est pas bien étudiée, cela signifie la présence d'un mauvais ensemble urbain», dira Mohammed, un architecte qui trouve que la nature du tissu urbain rend facile les opérations de nettoiement. La ville de Khemis Miliana située à 25 km à l'est du chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla continue de souffrir du manque d'hygiène et ce, à cause de son tissu urbain qui connaît une extension non contrôlée. La poussière représente le décor quotidien de cette commune la plus peuplée de cette wilaya. Des ordures ménagères sont jetées partout dans les quartiers de la périphérie à cause d'un manque de civisme, d'une part, et de l'absence de poubelles spéciales, lesquelles faciliteraient leur collecte. «Une personne au chômage depuis plusieurs années change de comportement et perd son sens de la responsabilité envers son environnement immédiat», souligna Ahmed, un intellectuel rencontré dans cette ville. Les opérations d'amélioration urbaine lancées ici et là dans un cadre d'urgence sans la moindre maturation des études laissent des lacunes souvent aux conséquences désastreuses sur l'environnement. Les cités Dardara et Boutane ainsi que la route situé dans la partie sud souffrent de l'absence de propreté, les ordures sont visibles partout. Les rues pleines de boue à chaque précipitation deviennent impraticables, leur revêtement qui tarde à être réalisé complique la situation pour les nombreux habitants qui sont obligés de les traverser plusieurs fois par jour. L'absence d'opérations bien étudiées visant au bon aménagement urbain est principalement à l'origine de la dégradation du cadre de vie, ce qui entraîne par la suite l'apparition de quartiers de moins en moins propres. Et comme les villes sont souvent victimes de plusieurs intervenants qui procèdent à des travaux sans la moindre coordination, il est aujourd'hui très difficile d'améliorer leur visage, celui qui prétend apporter un plus peut être celui qui dégrade le plus. Les municipalités à cause de cette situation se trouvent souvent dans l'impossibilité de réagir convenablement, d'autant les opérations lancées par les directions dans le cadre sectoriel se font séparément. En somme, la propreté des villes est une impérieuse nécessité pour la préservation de la santé de la population et l'amélioration de son cadre de vie. Cependant, celle-ci dépend de la bonne coordination de l'ensemble des services concernés activant à l'intérieur des villes.