De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Cela fait longtemps que le décor urbain des villes algériennes est gangrené par des images de désolation et de souillures éternelles. La gestion de l'urbanisme au cours des deux dernières décennies a souffert de graves carences et d'anomalies qui ont gravement attenté à l'harmonie urbanistique de nos villes. Le regroupement régional qui s'est tenu hier à Oran a abordé les différents aspects de cette question dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de la loi 08-15 fixant les règles de mise en conformité des constructions et leur achèvement. Dans son allocution d'ouverture, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a mis en évidence le caractère coercitif de la nouvelle loi promulguée en juillet 2008. Cette loi prévoit une régularisation à grande échelle des situations existant à travers une batterie de procédures et de mesures. Des commissions de daïra seront constituées pour traiter les recours et les doléances des citoyens et personnes qui s'opposeront à ces mesures ou émettront des explications différentes à ce sujet. Le but de ce troisième regroupement a été de sensibiliser les principaux acteurs des collectivités locales autour de cette loi et, éventuellement, «trouver les réponses à toutes les interrogations qui seront formulées au cours de cette rencontre», dira le ministre. La loi en question concerne principalement les habitations individuelles qui constituent plus de 56% du parc immobilier national. Au cours du point de presse, le ministre de l'Habitat annoncera que «l'affaire de la compagnie Snasco est en étude dans un cadre précis qui prend en compte les intérêts de l'Algérie dans le détail», dira-t-il. Pour ce qui est de l'affaire de la CNEP/AADL qui perdure depuis 2001, il estimera que «la question est étudiée conjointement afin de régulariser cette situation, aussi bien du côté des épargnants de la CNEP que de celui des souscripteurs de l'AADL», dira-t-il. Le ministre ajoutera également à ce propos «que la CNEP a lancé 55 000 logements et qu'en face il y avait 183 000 demandes du fait de l'attractivité de la formule de l'AADL». Il annoncera, par ailleurs, la livraison d'un programme de 11 000 logements cette année par la CNEP. Le ministre a annoncé également la mise en place graduelle des inspections de l'urbanisme dans les villes du pays. A une question de la Tribune au sujet de la nécessité de la mis en place d'une charte de la ville qui serait à même de définir et de clarifier le rôle de chacun, il estimera que cela est du ressort de la société civile et des spécialistes de la question, notamment les urbanistes et autre ordre des architectes. Il fustigera ce dernier, par ailleurs, pour «passivité à l'égard des manquements à l'éthique de la profession de la part de certains architectes. Nous n'avons jamais entendu parler d'une sanction infligée par l'ordre des architectes à l'un deux pour faute grave dans une construction ou édifices», s'interrogera-t-il. Au sujet de certaines «constructions érigées dans l'anarchie totale à Oran comme celle mitoyenne au stade du 19 Juin et celle de la place Karguentah», il répondra que «la responsabilité est partagée… cette loi est là pour régler justement ces problèmes». Tout en admettant que «le POS est le talon d'Achille des collectivités, il annoncera que 1 051 PDAU sont révision, alors que pour le quinquennat prochain, nous avons inscrit dans la loi de finances en débat à l'APN, 500 autres PDAU pour révision», notera-t-il. Reste à savoir quel effet aura cette loi sur le terrain de la réalité et si elle ne sera pas une simple loi de plus.