De notre envoyé spécial à Copenhague A. Lemili La nuit tombe avant 16 heures à Copenhague, mais hier c'était aussi une heure où le moral des participants parmi les plus optimistes du sommet et surtout après trois semaines d'activités inlassables était au plus bas parce que la trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement en négociations n'arrivaient toujours pas à s'entendre sur l'idée d'un accord chiffré et tout autant contraignant, ravalant de fait Copenhague 2009 à un non évènement par rapport à ce qu'en attendaient les pays en voie de développement, les organisations internationales et les populations des pays pauvres.Bien entendu, tous les regards étaient braqués sur le président de la première puissance mondiale, arrivé dans la matinée de vendredi au Bella Center mais toutes les attentes caressées par les uns et les autres parmi les acteurs évoqués plus haut allaient être très vite déçues, en ce sens que le récent dernier prix Nobel de la paix n'a pas en réalité pesé sur les réticences des pays émergents comme la Chine et l'Inde.Quoiqu'il ait affirmé en entamant son discours qu'il était «venu non pas pour parler mais pour agir», le président américain n'a pas convaincu les observateurs même s'il engage les Etats-Unis à se «tourner vers une économie verte, quelles que soient les décisions qui seraient prises à Copenhague».Il semblerait donc qu'effectivement le sommet ne soit, depuis son ouverture, qu'une succession d'échecs non avoués et, au meilleur des cas, le scénario inachevé d'une symphonie qui s'est étalée sur trois semaines et au cours de laquelle les négociateurs ont surtout cherché à s'auto-convaincre sur la possibilité de mettre en communion les chefs d'Etat et de gouvernement sur la nécessité d'aboutir à une déclaration politique finale qui puisse constituer une sorte de traité et faire en sorte que 2010 soit l'année de l'entrée en vigueur de mesures contraignantes revendiquées par les pays en voie de développement. Or, la déclaration finale qui est sans réelle portée, fera voler en éclats tous les espoirs de voir les grands de ce monde faire passer au second plan leurs visées économiques pour prendre en charge le devenir de la planète.