Le débat sur les effets secondaire du vaccin contre la grippe A(H1N1) continue à faire rage. Une semaine après le démarrage officiel de la campagne de vaccination, le doute et les appréhensions persistent du côté des citoyens. Ces appréhensions sont surtout accentuées par le faible engouement du corps médical pour cette campagne. Ainsi, au moment où l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avertit que le nombre des pays touchés par cette grippe continue d'augmenter, en Algérie, des zones d'ombre sur les effets des composantes du vaccin canadien alimentent la suspicion. Les autorités sanitaires ont encore du mal à rassurer la population. Elles sont loin d'arriver à convaincre la population d'aller se faire vacciner. Pour couronner cet échec de communication, le ministère de la Santé n'a pas trouvé mieux à faire pour booster la campagne de vaccination que d'inviter les médecins à ne pas déconseiller aux femmes enceintes de se faire vacciner. Une invitation qui intervient avec le début de la campagne pour cette catégorie fortement exposée au virus H1N1. Comment peut-on demander cela aux médecins alors qu'eux-mêmes appréhendent ce «fameux» vaccin, qu'aucun bilan n'a encore été établi sur la campagne qui a sans nul doute très mal démarré. Les médecins ne peuvent pas, en effet, prendre la responsabilité de conseiller le vaccin dans de telles conditions, des conditions caractérisées, faut-il le noter, beaucoup plus par l'incertitude et la méfiance que par l'assurance. Et pour cause, les praticiens de la santé sont dans le flou total face à l'absence de transparence. C'est ce qui inquiète davantage la population. Il est donc difficile pour le corps médical de manière globale et pour les médecins plus particulièrement de répondre favorablement à l'appel du ministère et de jouer le jeu de la sensibilisation. S'impliquer sans conviction dans cette stratégie ne sera qu'une façon d'appliquer l'adage : «Fais ce que je dis mais ne fais pas ce que je fais.» Comment faire alors dans ce cas pour réussir à booster la campagne même si réellement le vaccin ne présente aucun risque ? Avant de trouver une réponse à cette question, il y a lieu d'observer une petite halte. En d'autres termes, faire d'abord le point sur tout ce qui a été accompli jusqu'à présent depuis l'arrivée des premiers lots de vaccins. Le retard enregistré dans la démarrage de la campagne n'a fait qu'accentuer les craintes au sein de la population surtout qu'aucune explication concrète n'a été donnée pour justifier ce retard et que les tests ont pris beaucoup de temps. La cacophonie qui a suivi l'arrivée des vaccins et l'absence flagrante d'une communication claire n'ont fait que renforcer le doute. On a fini par obtenir l'inverse de ce qu'on cherchait. S. I.