Photo : M. Hacène Par Billal Larbi Assurément, c'est vers un bras de fer opposant les syndicats de la santé à leur tutelle que les choses semblent se diriger. Six semaines après le déclenchement de la grève illimitée par le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) et quatre semaines après celle entamée par les médecins affiliés au syndicat des praticiens spécialistes (SNPSSP), la situation est des plus tendues. Lors d'un point de presse animée, hier, les MM. Merabet et Yousfi, respectivement présidents du SNPSP et du SNPSSP, tout en insistant sur le mépris et l'indifférence de la tutelle à leur égard et du refus de celle-ci de prendre en charge leurs doléances maintes fois exprimées, indiqueront que la grève observée par les médecins allait désormais s'accentuer, dans la mesure où d'imposantes marches allaient être organisées. Dans ce cadre-là, ils informeront que le mécanisme de durcissement de la grève sera mis en branle dès mercredi prochain avec l'organisation d'une marche de l'hôpital Mustapha vers le siège de la Présidence, à El Mouradia. Trois autres rassemblements seront organisés chaque mercredi durant les trois semaines à venir, le premier devant le ministère de la Santé, le second au ministère de la Santé et le dernier devant la présidence de la République. «Suite à l'indifférence affichée par la tutelle à notre égard et en dépit de nos nombreux appels pour un dialogue responsable, nous sommes contraints de passer à la vitesse supérieure. Nous estimons que c'est là le seul moyen de nous faire entendre. Notre attente n'a que trop duré. La tutelle n'a fait que verser dans les promesses, refusant de prendre en charge des doléances plus que légitimes», déclareront en substance les deux orateurs, insistant à dire que ce n'est pas seulement la capitale qui sera concernée par ces marches et rassemblements puisque d'autres marches seront organisées dans quatre grandes villes du pays, (Constantine, Oran, Annaba et Ouargla) en direction du siège de wilaya de ces dernières. «Tout le monde se plaint de passe-droits et de favoritisme au niveau des hôpitaux. Nous estimons le moment arrivé pour crever l'abcès. Les citoyens doivent se solidariser avec nous car notre mouvement de protestation les concerne. Ce sont eux qui se rendent aux hôpitaux et il est on ne peut plus légitime qu'ils aspirent à une meilleure prise en charge. Les responsables qui ont tout fait pour tuer le secteur public n'en ont cure de celui-ci puisqu'ils se font soigner, eux et leurs familles, dans les plus grandes cliniques européennes», fera remarquer le Dr Merabet. Celui-ci indiquera que la probable répression, dont lui et ses collègues feront l'objet de la part des forces de l'ordre, ne diminuera en rien de la volonté et de la détermination d'aller jusqu'au bout de leur action afin que leurs revendications soient concrétisées sur le terrain. «Si jamais ces marches et rassemblements sont empêchés, nous n'hésiterons pas à saisir les syndicats internationaux et les associations de malades à travers le monde. Nous envisagerons même de démissionner du secteur public car si une mue n'est pas opérée en son sein, plus aucun médecin ne songera à y travailler», conclura le Dr Merabet.