Déterminés et plus que jamais convaincus de la justesse de leur position, loin d'être découragés par l'indifférence qu'observe la tutelle à leur égard, les praticiens et spécialistes de la santé publique semblent décidés à aller jusqu'au bout de leur mouvement de protestation entamé il y a 3 semaines (pour les spécialistes, ce n'est que le 4 janvier qu'ils sont entrés en grève illimitée) afin de recouvrer leurs droits. «La grève se poursuit avec une adhésion record. Certes, le taux diverge d'une wilaya à une autre, mais dans l'ensemble, la moyenne d'adhésion à la grève n'est pas descendue au-dessous des 80% au niveau national», martèlera le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), hier, au cours d'une conférence de presse conjointe tenue avec son collègue du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP). Tout en précisant qu'il ne voulait pas entrer dans une polémique des chiffres, l'orateur s'étonnera de l'indifférence de la tutelle, dans la mesure où cette dernière n'a pas réagi, «se contentant, comme à son accoutumée, de donner des chiffres (relatifs à la grève, ndlr) qui sont loin de refléter la réalité du terrain dans le but évident de tromper l'opinion publique». Intervenant à son tour en évoquant la question relative à la ponction sur salaire dont les praticiens de la santé ont fait l'objet, le président du SNPSSP insistera pour dire que la dignité des médecins n'a pas de prix. «S'ils veulent prendre le salaire en entier, qu'ils le fassent», fulminera-t-il. Pour l'orateur, tout en observant la grève, lui et ses pairs ne sont pas restés les bras croisés. Pour preuve, il parlera d'une rencontre, tenue jeudi dernier, avec le groupe parlementaire du Parti des travailleurs dont le président assure la vice-présidence de l'APN. «Nous avons fait un état des lieux exhaustif de la situation du secteur de la santé. Nous nous devions de lever toute ambiguïté et éclairer notre interlocuteur sur la réalité du terrain. Ce qui est réconfortant, c'est que ce dernier nous a assuré de son soutien», insistera le Dr Yousfi, indiquant au passage qu'une rencontre similaire aura lieu aujourd'hui avec les groupes parlementaires du FLN et du RCD. Dans la foulée, il s'attardera sur le rôle capital que peuvent jouer les médias en l'état actuel des choses «afin d'éclairer l'opinion publique et lui expliquer les tenants et aboutissants de ce mouvement de grève». Reprenant la parole, le Dr Merabet, parlant au sujet du service minimum dans les hôpitaux, indiquera que celui-ci ne pourrait ne plus être assuré à la faveur de la réunion du conseil national, laquelle aura lieu le 14 janvier prochain. Si tel est le cas, nul doute que cela va constituer un tournant dans cette grève des praticiens de la santé. B. L.