Photo : S. Zoheir Par Badiaa Amarni L'emballage peut être déterminant dans la vente d'un produit, car c'est ce qui attire la clientèle. L'emballage peut être en plastique, en verre, en fer ou en papier. Ce dernier est de loin l'emballage le mieux toléré et qui préserve davantage l'environnement, selon les spécialistes.L'Algérie, depuis les installations mises en place dans les années 1970, n'a pas vu évoluer ce secteur car les investissements dans le domaine, à l'exception de certains privés, n'ont pas été au rendez-vous. Du coup, la facture d'importation du papier s'est alourdie et l'Algérie, pour réduire ses coûts, se devait d'investir davantage. M. Mustapha Merzouk, P-DG de GIPEC fait remarquer à ce sujet que l'industrie du papier en Algérie s'appuie sur des usines héritées de l'ère coloniale, et le gros ayant été réalisé durant les années 1970. Les usines fonctionnent avec des technologies parfois dépassées. En l'absence d'investissement, l'outil est devenu relativement ancien et vétuste et ne demande qu'à être rénové. GIPEC dispose de sept filières qui tournent au niveau national qui ont besoin d'investissement pour se positionner sur le marché. Dans le domaine de la transformation du papier, des privés ont investi dans de nouvelles usines relativement modernes et qui sont d'actualité. M. Merzouk dira que les dernières dispositions du gouvernement relatives à la relance du secteur public vont être salutaires pour GIPEC et le secteur du papier. A propos de la mise à niveau des installations, Le P-DG de GIPEC dira : «Nous avons préconisé de faire des opérations de mise à niveau et de modernisation des installations pour avoir des gains de productivité et répondre aux besoins du marché et aller vers les marchés extérieurs.» «Le développement de l'industrie du papier en Algérie ne peut être basé que sur le développement de la récupération», souligne encore notre interlocuteur. D'où la nécessité de travailler pour la régénération des nappes alfatières. Mise à niveau des installations Penser à des opérations de reforestation avec des programmes à long terme devient aujourd'hui plus qu'une nécessité si l'on veut asseoir une véritable industrie de l'emballage, surtout avec les programmes de réhabilitation de l'outil national de production. L'objectif est de réduire la facture d'importation du papier. Car l'emballage fait partie de notre vie, il représente un facteur de promotion et de vente d'un produit et véhicule une meilleure conservation. Le papier reste le meilleur matériau puisque c'est un produit biodégradable et qui peut être recyclé au moins 4 à 5 fois, ce qui permet de protéger l'environnement et d'économiser les matières vierges. L'industrie papetière mondiale est l'apanage des pays disposant de grands espaces forestiers, à l'image des Etats-Unis, du Canada, du Brésil et de la Scandinavie. Les plus grands producteurs mondiaux totalisent 294 millions de tonnes de papier. Les Etats-Unis à eux seuls en produisent 80,8 millions de tonnes. En Algérie, la demande nationale en produits papetiers est estimée à près de 500 000 tonnes, dont 80 000 tonnes en emballage de regroupement et de transport (ERT). Rapporté à la population, le niveau de consommation est d'environ 14,7 kg en Algérie, très loin derrière les Etats-Unis avec 324 kg, le Japon 242 kg et la France 183 kg. L'industrie papetière en Algérie est basée sur les activités de transformation de papier et carton et accessoirement sur les activités de production de papier ouate et de papier pour ondulés. La demande nationale en papier d'emballage avoisine les 178 000 tonnes destinés aux activités de transformation de sacs de grande contenance, de sacs de petite et moyenne contenances et de caisses en carton ondulé. Le marché des papiers d'emballage est en constante évolution et affiche une croissance moyenne de 3% par an. A l'horizon 2014, la demande atteindrait le niveau de 200 000 tonnes. Carton d'emballage, un marché de 50 000 tonnes Pour ce qui est de la demande nationale en carton d'emballage, elle est de 50 000 tonnes. Elle est exprimée par différents secteurs utilisateurs, à savoir l'industrie agroalimentaire, l'industrie pharmaceutique et les cosmétiques, l'industrie manufacturière, l'industrie des détergents et dérivés, l'édition et l'impression. Le marché est porteur et en constante évolution, soit 3% de croissance par an. La demande serait de 56 000 tonnes à l'horizon 2014.En ce qui concerne la transformation, l'attrait qu'a constitué ce créneau avec l'apparition de nouveaux besoins, notamment dans l'emballage de produits alimentaires et agricoles, a favorisé l'implantation ou la modernisation d'équipements de transformation pour des capacités supérieures à la demande nationale. Pour la caisse en carton ondulé, en plus de GIPEC intervenant pour près de 10 000 tonnes, le marché national est satisfait en totalité par une quinzaine d'opérateurs. Les papiers utilisés dans ce domaine d'activité sont en partie produits localement (GIPEC pour 10 à 15 000 tonnes). En termes de capacité de production, la répartition géographique des opérateurs activant dans le créneau est de 46% pour l'Ouest, de 44% pour le Centre et de 10% pour l'Est. Pour le sac de grande contenance, l'offre nationale en sacs en papier est deux fois supérieure à la demande. Le plan de développement rapide des cimenteries va certainement dans le sens d'une meilleure utilisation des capacités existantes en sacherie. La demande en sacs de grande contenance est exprimée par cinq secteurs, à savoir les liants hydrauliques, l'agroalimentaire, les aliments de bétail, la pétrochimie et les mines ainsi que les engrais. Il faut préciser que certains secteurs ont carrément basculé vers le sac en polypropylène tissé, à l'image des ex-Eriad, minoteries privées, entreprises de plâtre…Il faut savoir aussi que la demande nationale pour la boîte en carton compact est estimée à 50 000 tonnes par an, satisfaite totalement par la production nationale. Le centre du pays concentre l'essentiel de la demande exprimée, avec plus de 50%. En termes de capacité, GIPEC à travers sa filiale EMBAG détient la plus importante capacité de transformation avec 10 000 tonnes. Près d'une centaine d'autres opérateurs activent dans ce segment d'activité.Enfin, la demande sur le sac de petite et moyenne contenances est en constante évolution, soit près de 500 millions d'unités. L'émergence de nombreux transformateurs privés a conduit à une offre surdimensionnée de plus de 700 millions d'unités. Toutefois, les efforts déployés par les autorités concernées dans le sens de la disparition du sac en polyéthylène pourraient, à terme, inverser cette tendance.Davantage d'efforts doivent être consentis par l'Etat pour moderniser cette industrie et la propulser à la place qui lui revient.