La déclaration présidentielle du conseil a réaffirmé l'obligation faite aux Etats membres de «prévenir et de réprimer le financement d'actes terroristes et d'ériger en infraction la fourniture ou la collecte délibérée, par leurs nationaux ou sur leur territoire, par quelque moyen que ce soit, directement ou indirectement, de fonds que l'on prévoit d'utiliser, ou dont on sait qu'ils seront utilisés, pour perpétrer des actes de terrorisme». Les prises d'otages suivies de demande de payement de rançons se sont en fait multipliées ces derniers mois, notamment dans la région du Sahel où les groupes terroristes se réclamant de l'AQMI(Al-Qaïda Maghreb) ont procédé à l'enlèvement de nombreux ressortissants étrangers et dont certains ont pu être libérés moyennant le versement de plusieurs dizaines de millions d'euros. L'Algérie mène campagne depuis quatre ans pour convaincre ses pays partenaires dans la lutte antiterroriste à ne plus recourir au paiement de rançons pour sauver leurs ressortissants pris en otage par les groupuscules islamistes. Alger préfère en fait l'option de la prévention et de la lutte contre les réseaux terroristes écumant notamment la région du Sahel en réunissant les moyens matériels, humains et financiers afin d'endiguer ce phénomène qui a pris une ampleur plus qu'inquiétante ces dernières années. Abordant la question de prise d'otage, le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères et du Commonwealth du Royaume-Uni, M. William Hague, a affirmé, lors de cette réunion, qu'en se basant sur l'expérience de son propre pays, il était clairement prouvé que «le paiement de rançon a non seulement permis le financement du terrorisme mais a aussi encouragé davantage les prises d'otages». Par ailleurs, le Conseil a réitéré sa préoccupation que lui inspirent «les liens de plus en plus étroits que le terrorisme entretient, dans bien des cas, avec la criminalité transnationale organisée, la drogue illicite, le blanchiment d'argent et le trafic d'armes» et a souligné qu'il convenait de mieux coordonner l'action menée aux échelons national, sous-régional, régional et international afin de renforcer la riposte mondiale face à ce grave problème. De son côté, le conseiller auprès du Président de la République, M. Kamel Rezag Bara, avait mis en garde récemment à New-York sur la grave menace pesant sur la sécurité internationale du phénomène de prises d'otages par les groupes terroristes suivies de demandes de rançons et d'élargissement de terroristes en contrepartie de la libération d'otages, appelant à la mise en place de procédures de rappel à l'ordre contre les Etats qui ne respecteraient pas leurs engagements. Intervenant dans le cadre de la deuxième revue par l'ONU de la stratégie mondiale de lutte contre le terrorisme tenue début septembre en cours, à travers le panel consacré au thème «La rançon comme moyen de financement du terrorisme», M. Rezag Bara avait avisé la communauté internationale qu'outre une médiatisation importante des opérations de kidnapping, les terroristes exercent par ce procédé, une pression sur les pays d'origine des otages, a ajouté l'APS. A ce propos, il avait regretté qu'en cédant au chantage, ces Etats ne font qu'encourager les groupes terroristes à persévérer dans leurs activités criminelles : «Certains de ces pays semblent, en tout cas, obéir à la seule sécurité de leurs ressortissants, sachant l'usage que fait le terrorisme des rançons récoltées pour le financement de leurs activités criminelles, notamment en termes d'acquisition d'armements, de capacités de recrutement et de moyens logistiques sophistiqués». Pour conclure, le Conseil de sécurité a appelé à nouveau les Etats à renforcer leur coopération et leur solidarité, notamment par le biais d'arrangements et d'accords bilatéraux et multilatéraux visant à prévenir et à réprimer les attentats terroristes, et les a encouragés à renforcer leur coopération aux niveaux régional et sous-régional, en particulier par l'intermédiaire de mécanismes régionaux et sous-régionaux et grâce à une meilleure coordination sur le plan opérationnel.