Photo : S. Zoheïr Par Amar Rafa Les étudiants de nombre d'universités, à travers la capitale, sont entrés en grève depuis la rentrée universitaire 2010/2011. Ils contestent l'application du système LMD, notamment, la non-reconnaissance de leurs diplômes obtenus après trois années d'études, l'interdiction de recrutement par le ministère de l'Education des licenciés du système classique, et la fin de non-recevoir qui est signifiée aux étudiants du système classique pour leurs études en master. L'université algérienne est-elle appelée à connaître des tumultes durant les prochains jours ? La menace est dans l'air. Pourtant, s'agissant de l'un des points soulevés, le ministre de l'Enseignement supérieur M. Harraoubia a bien expliqué devant l'APN, que «l'intégration de ce type de diplôme au sein de la Fonction publique est une question tranchée, conformément au décret présidentiel signé en 2007, coïncidant avec la sortie de la 1ère promotion de licenciés de ce système». Cependant, après les étudiants, c'est au tour des enseignants de se joindre à l'action de protestation. A la faculté de droit d'Alger, ils ont décrété une grève pour des raisons socioprofessionnelles, mais aussi, la généralisation du système LMD. C'est un constat sans complaisance, d'ailleurs, que fait l'UNEA de la situation de l'université au double plan pédagogique et social, en cette rentrée universitaire. Le système LMD, qui est au centre d'une polémique engagée par les étudiants au sujet des insuffisances dont s'est accompagnée son application, est décrié au premier plan. Il s'agit notamment des volets relatifs à l'évaluation et au passage des étudiants. Le syndicat qui remet au goût du jour ses revendications, réclame la mise en place de règles claires pour le passage de la licence au master et au doctorat, et d'ouvrir le champ aux étudiants du système classique (ancien) pour leur permettre de poursuivre sans conditions leurs études. Pour le bureau national du syndicat des étudiants algériens (UNEA), il est nécessaire, en outre, de définir la période de clôture des registres de délibérations, et de mettre fin à la manipulation des notes des années scolaires et de revoir les écoles doctorales créées à travers le pays, en raison des insuffisances constatées, ainsi que d'un suivi sur le terrain des écoles préparatoires. Par ailleurs, l'UNEA, qui valorise la mise en place d'écoles d'excellence, réitère la nécessité de revoir la méthode d'organisation du concours de magistère afin de l'ériger en concours national, exigeant plus de transparence et l'adoption de règles scientifiques par ses encadreurs. Tous ces problèmes doivent avoir pour unique solution, «l'application ferme des lois», suggère à cet effet le syndicat, qui réitère sa principale revendication pour l'application de la charte universitaire, en plus de la dynamisation du rôle du conseil national de l'éthique professionnelle universitaire. Au chapitre social, le syndicat, qui réaffirme la nécessité de tenir une conférence nationale relative aux œuvres universitaires avec la participation de toutes les parties concernées, réitère son appel à la dissolution de l'Office national des œuvres universitaire (ONOU), au motif de «sa gestion défaillante» et de «l'instabilité» qui l'a accompagné depuis sa création. Un appel est lancé pour l'amélioration des conditions de vie des étudiants au sein des résidences universitaires.