Photo : Sahel Par Samira Imadalou Pour la deuxième fois en l'espace de six mois et dans un contexte marqué par la contestation sociale dans plusieurs secteurs (l'Education, la Santé, la Fonction publique…), le gouvernement, l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et le patronat se retrouveront aujourd'hui et demain autour d'une table pour discuter de huit dossiers. Ces dossiers concernent deux volets, l'un social et l'autre économique avec une part prépondérante pour le premier chapitre. A ce niveau, la revalorisation du Salaire national minimum garanti (SMNG) reste la principale question à débattre en l'absence des syndicats autonomes qui sont pourtant fortement présents sur le front social. Ainsi, comme ce fut le cas pour les précédentes tripartites, l'UGTA, dont les sections de plusieurs secteurs menacent de recourir à la grève en octobre prochain, portera seule les revendications du monde du travail. Elle se déclare d'ores et déjà optimiste pour arracher une augmentation de 5 000 dinars sur le SNMG. L'Union mise, en effet, sur un SNMG de 20 000 dinars ou au minium 18 000 dinars, comme l'ont souligné ces derniers jours des représentants de l'organisation syndicale, à l'image du secrétaire national chargé des Affaires socioéconomiques, M. Achour Telli, lequel a affirmé que «l'augmentation du SNMG figurait à la tête des priorités de la prochaine tripartite». Le patronat a, de son côté, approuvé de manière unanime cette revalorisation même si certaines conditions sont posées. Réunies la semaine dernière en prévision de la réunion d'aujourd'hui, chacune de son côté, les organisations patronales ont affiché leur adhésion à la décision concernant l'augmentation du SNMG, dont la dernière revalorisation remonte à décembre 2009. Ainsi, la Cipa (Confédération des industriels et producteurs algériens), la Cnpa (Confédération nationale du patronat algérien), la Cgeoa (Confédération générale des entrepreneurs et opérateurs algériens), la CAP (confédération algérienne du patronat) et le FCE (Forum des chefs d'entreprises) ne s'opposent pas à la hausse du SNMG. Le président du FCE, M. Réda Hamiani, qui prend part pour la deuxième fois à ce genre de réunion, a déclaré dimanche dernier : «Nous sommes favorables à une augmentation du SNMG.» Et de préciser que le SNMG figure en bonne place des travaux de cette réunion. Toutefois, il préconise une hausse mesurée.Pour sa part, M. Mohamed Saïd Naït Abdelaziz conditionne la hausse par l'amélioration de l'environnement de l'entreprise. Même avis chez le président de la CAP, M. Boualem Marakech. Quelle que soit la hausse à appliquer, il est clair que l'impact ne sera que limité, comme c'est le cas à chaque fois qu'une revalorisation est décidée. Faute d'une structure de régulation des prix, il y a lieu de s'attendre à ce que ces derniers augmentent simultanément. Faute, aussi, d'un système salarial étudié, le problème de l'érosion du pouvoir d'achat continuera à se poser.Concernant les autres questions inscrites au volet social, citons les retraites, la baisse de l'Impôt sur le revenu global (IRG), les conventions de branches, le pacte économique et social et enfin les mutuelles sociales. Cependant, le menu reste ouvert, selon Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'emploi et de la Sécurité sociale.