Synthèse de Ghada Hamrouche Un accord aurait été trouvé entre le président syrien Bachar al Assad et l'émissaire onusien pour la Syrie, Koffi Annan. Un accord qui, selon Annan dessinerait les contours d'une approche qui sera soumise aux rebelles en vue de mettre fin aux violences que connaît le pays depuis 16 mois. «Nous avons discuté de la nécessité de la fin des violences et des moyens d'y parvenir. Nous nous sommes mis d'accord sur une approche que je vais partager avec l'opposition armée», a indiqué M. Annan à la presse, à Damas, après sa rencontre avec le chef de l'Etat syrien. «Je quitte la Syrie mais nous continuerons notre dialogue et, comme je l'ai signalé, l'approche que nous avons discuté en vue de la fin des violences sera partagée avec l'opposition armée», a-t-il encore souligné, sans dévoiler le contenu de l'accord. «Nous avons une équipe sur le terrain qui continuera (ce dialogue) et j'encourage le gouvernement et autres entités influentes à nous aider dans cela», a-t-il ajouté. L'émissaire a précisé avoir tenu des «discussions très franches et constructives» avec M. Assad. L'émissaire, qui avait reconnu samedi l'échec de son plan de sortie de crise en six points, a exprimé hier sa volonté d'en poursuivre l'application. «Ils (les Syriens) m'ont assuré de l'engagement du gouvernement au plan en six points que nous devons désormais mieux appliquer que jusqu'à présent», a affirmé M. Annan. «J'ai également souligné l'importance d'aller de l'avant dans le dialogue politique, que le président approuve», a-t-il encore précisé. M. Annan a rencontré par la suite le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, selon le porte-parole. Samedi, M. Annan a reconnu l'échec de sa mission, estimant qu'il n'y avait «aucune garantie» sur une future réussite. Les violences sur le terrain ont rendu caduc le plan de M. Annan, les troupes gouvernementales ne cessant de bombarder les fiefs rebelles et les combats entre armée et rebelles gagnant en intensité. Ce plan stipule, outre la fin des violences, un dialogue politique, l'acheminement de l'aide humanitaire vers les zones touchées par les combats, la fin des détentions arbitraires, la liberté de circulation pour les journalistes, la liberté d'association et le droit de manifester pacifiquement. De son côté le président russe, Vladimir Poutine, a prôné une solution politique pacifique rejetant toute ingérence étrangère. «Je suis convaincu que nous devons faire tout notre possible pour contraindre les parties au conflit à (parvenir à) une solution politique pacifique pour régler tous les différends», a déclaré M. Poutine dans un discours à la télévision. Après avoir réitéré la position de Moscou selon laquelle il ne faut pas reproduire le scénario libyen en Syrie, il dira que la tâche n'est certes pas facile. «C'est une tâche plus difficile et plus délicate» que de procéder à «une ingérence par la force de l'extérieur», mais seule une solution pacifique «peut assurer un règlement à long terme et une situation stable dans la région», a poursuivi le chef de l'Etat russe, qui s'exprimait devant les ambassadeurs russes en poste à l'étranger réunis au siège du ministère des Affaires étrangères.