Photo : A. Lemili De notre correspondant à Constantine A. Lemili Dire que les associations ne s'impliquent que dans les évènements ponctuels qui marquent la vie de la cité serait leur faire grief gratuitement. Mais elles ne s'impliquent toutefois que parce qu'il y a nécessité impérieuse et surtout… photo. Nous ne ferons pas toutefois un procès d'intention à une dizaine d'entre elles qui sont effectivement présentes sur le terrain mais pour un tout autre exercice, en l'occurrence pallier les difficultés de catégories précises de personnes, notamment les malades chroniques, tous types confondus, ainsi que les personnes handicapées. Bien évidemment, celles à caractère sportif n'occupent pas seulement le terrain mais elles le squattent littéralement. Que font alors les centaines, voire le millier d'associations officiellement recensées ? En réalité… rien ! Elles seront néanmoins parmi les plus dynamiques si ce n'est les plus visibles, effort, sur-effort, voire overdose d'ostentation au cours des rendez-vous politiques et, par voie de conséquence, tout le bastringue qui fait le détail des campagnes électorales, plus particulièrement l'organisation, l'animation accessoire des meetings (flonflons, folklore, fantasia, etc.) et les réceptions pour les chefs de parti. Heureusement, elles ne sont pas toutes (le millier) à émarger au budget de l'Etat sur lequel les institutions publiques sont plus ou moins parcimonieuses et, à la limite, strictes, quoique très souvent certaines affinités entretenues par les membres de quelques associations leur permettent de bénéficier d'un traitement exceptionnel et, par ricochet, d'obtenir, contre toute légitimité, une subvention. Depuis une dizaine d'années, un phénomène récurrent marque la vie associative à l'annonce d'un événement majeur : la création d'un pôle fédérateur. Il existe, et il n'en paraît d'ailleurs que des plus étranges que l'administration n'y mette pas le holà, plusieurs coordinations régionales des associations. Il est même arrivé que le président en exercice se démette volontairement de ses attributions et «passe le flambeau à untel» comme n'importe qui lèguerait n'importe quoi à n'importe qui ou plutôt à qui il… veut (la Tribune s'est fait l'écho de ces pratiques à chaque fois qu'elles ont eu lieu). Le pied de nez à la réglementation, aux règles élémentaires de la logique font que de telles procédures ne semblent interpeller personne et certainement moins l'administration, réputée veiller sur le respect des lois de la République ou du moins celle ad hoc (90-31). Des événements à portée religieuse (Aïd, Mouloud, Achoura) et, par extension, à tonalité hautement sociale, ne mobilisent pas la société parce que le mouvement associatif chargé de le faire… ne le fait malheureusement pas. Ses animateurs étant évidemment trop occupés à s'occuper d'eux- mêmes. Ce qui au demeurant pourrait être légitime sauf que les choix faits demandent à être assumés, la misère, le désespoir, la solitude des autres ne devenant que plus grands en de telles circonstances. Or, excepté une ou deux associations, mais également et surtout des anonymes, qui visitent les structures hospitalières à l'occasion pour apporter un semblant de réconfort aux malades, ils (les responsables du mouvement associatif) ne se bousculent pas sur les lieux.