Le directeur associé d'Isla Invest, le premier Cabinet français spécialisé dans la Finance islamique et l'organisateur du 3ème Forum de la Finance islamique qui se tient aujourd'hui et demain à Alger, assure que le Maghreb en général, et particulièrement l'Algérie pourrait se placer dans un temps très court, comme un Hub de ce nouvel instrument financier, en vogue y compris en Occident. La problématique est certes entière, car le produit continue de traîner des préjugés et arrière-pensées qui ne jouent pas en sa faveur. Mais, la demande de la clientèle commence à se faire de plus en plus croissante sur les prestations bancaires de ce type, ce qui amène les acteurs du secteur à réfléchir sérieusement aux avantages à tirer d'une telle évolution du marché. Et c'est pour connaître justement l'apport de la Finance islamique au secteur bancaire en Algérie, que se tiendra aujourd'hui à Alger le 3ème Forum dédié aux produits financiers islamiques. Organisé par le Cabinet Isla-Invest, basé à Paris, en collaboration avec la banque El Baraka Algérie, ce Forum devrait, selon les organisateurs, faire un état des lieux de la Finance islamique, en plein essor dans plusieurs régions du monde, autant en Europe que dans les pays arabes, et au Maghreb particulièrement. Certes, en Algérie, il n'y a actuellement que trois banques (El Baraka, Essalem et AGB) et une seule Compagnie d'assurance (Salama) spécialisées dans ce créneau, qui obéit aux préceptes de la Charia islamique, mais il faut dire que le potentiel de ce marché est énorme comme le démontre la masse de demandes enregistrées par la banque El Baraka qui compte des actifs de plus de 100 milliards de DA. La troisième édition du Forum sur la Finance islamique en Algérie sera, ainsi, particulièrement, consacrée aux perspectives de développement de cette finance sur les échelles locale et régionale. Le directeur d'Isla-Invest a expliqué lors du Forum qu'il a animé au quotidien El-Moudjahid, que le débat va, notamment tourner autour des fondements, principes et modalités de la Finance islamique, son état des lieux et ses perspectives de développement en Algérie ainsi que les instruments de contrôle et de régulation de cette finance alternative dans le monde. Des experts et consultants nationaux et étrangers ainsi que des représentants des banques opérant en Algérie en plus de responsables du ministère des Finances et de la Banque d'Algérie sont attendus à cette rencontre. De même, plusieurs problématiques seront débattues au cours de cette rencontre. «La Finance islamique peut elle apporter un nouveau souffle au développement du secteur bancaire privé algérien? », ou encore, «l'obligation faite aux banques d'augmenter leur capital, les encouragera-t-elle vers plus d'initiatives? ». Ce sont là, deux thèmes que les participants auront le loisir de débattre, sans oublier la question de la formation de banquiers algériens dans les instruments liés à cette finance. D'après le patron du Cabinet organisateur de la rencontre, l'Algérie demeure en manque de cadres et banquiers maîtrisant les outils et les instruments conformes aux principes de l'Islam, notamment, en matière de financement de l'économie et de l'immobilier après l'interdiction des crédits à la consommation. Il faut dire que l'encours de la Finance islamique dans le monde est de plus en plus énorme. Il est estimé actuellement entre 900 et 1.000 milliards de dollars. Ce qui attire même les convoitises des acteurs de la Finance mondiale et des gouvernements. Pour ce qui de la courbe d'évolution, on note une progression rapide de 2003 à 2007 de 15% par an, soutenue par les revenus des pays du Golfe et d'Asie du Sud - Est, en fort développement économique sur la période, les rapatriements de fonds moyen-orientaux après les attentats du 11 septembre 200.