16 000 vols annulés. 200 millions de dollars de pertes par jour. La grogne un peu partout. La perturbation du trafic aérien est effarante. Des milliers de voyageurs font les frais de l'éruption du volcan islandais. De part et d'autre de l'Atlantique, le ciel est à l'accalmie et le trafic aérien pratiquement au point mort à cause de la fumée du volcan islandais qui est en train d'empoisonner la vie des transporteurs et de mettre en boule les nerfs des voyageurs. Ces derniers ne savant plus à quel saint se vouer pour traverser le calvaire qui dure déjà depuis jours aussi bien en Europe qu'en Amérique du nord. Les afficheurs des vols eux aussi tournent au ralenti quand ils ne sont pas gelés par les mentions de retard ou tout simplement d'annulation de certains vols à partir de l'aéroport Trudeau de Montréal. Les répercutions se sont faites sentir une fois de plus à l'aéroport Montréal-Trudeau, où douze départs vers l'Europe ont été annulés. Pour une quatrième journée de suite, des centaines de passagers qui devaient se rendre à Paris, Londres, Amsterdam, Munich, Frankfort, Zurich ou Genève, ont été contraints de passer des nuits blanches et des journées éreintantes. Une dizaine de vols en provenance du continent européen qui devaient atterrir à Montréal ont également été suspendus. Ailleurs au Canada, tous les départs et toutes les arrivées entre les pays d'Europe du nord et les villes d'Ottawa, de Toronto, d'Edmonton et de Vancouver ont été annulées soit par l'aéroport, soit par les compagnies aériennes. Un seul vol d'Air Transat en provenance de Londres a été annulé en fin de semaine. À Montréal, les compagnies, desservant les destinations européennes, notamment Londres, Paris, Munich, Francfort, Genève, Zurich et Amsterdam, ont annulé leurs vols. Les autorités de la Grande-Bretagne, où les vols ont été interrompus jusqu'à samedi, ont aussi déclaré vendredi que certains vols transatlantiques de soir allaient obtenir le feu vert pour décoller des aéroports de Glasgow, Edimbourg et Aberdeen. Du côté de l'agence Eurocontrol, on estime que 16 000 des 28 000 vols quotidiens en provenance d'Europe ont été annulés vendredi - soit deux fois plus que la veille. Seuls 120 vols transatlantiques ont atteint les aéroports européens, comparativement à 300 lors d'une journée normale. Environ 60 vols entre l'Asie et l'Europe ont aussi été suspendus. Par ricochet, des perturbations se font ressentir dans le monde. Eurocontrol a indiqué que sur les 300 vols prévus vendredi d'Amérique vers l'Europe, seuls 100 à 120 avaient pu être assurés dans la matinée. Des dizaines de liaisons ont également été annulées entre l'Asie-Pacifique et l'Europe. L'éruption du volcan au sommet du glacier Eyjafjallajokull, dans le sud de l'Islande, ne montrait aucun signe d'accalmie. Des experts ont averti qu'elle pourrait durer encore plusieurs semaines. Du côté de Tourisme Montréal, on signale que l'événement survient à un moment où il y a très peu de touristes européens en visite chez nous, eux qui préfèrent les mois d'août et septembre, notamment. D'autre part, il n'y a pas de grand congrès en cours présentement dans la métropole et, donc, pas de congressistes européens en grand nombre. L'Association du transport aérien international a indiqué que l'éruption du volcan en Islande coûtait environ 200 millions $ par jour en pertes financières.