Commentant la loi de finances adoptée tout dernièrement par l'APN, qui prévoit notamment un certain nombre de mesures en faveur de l'entreprise, M. Brahim Ammar Bendjaber, président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie, a insité, hier lors de son intervention sur les ondes de la Radio Chaîne III, sur la baisse de l'IBS et de la TVA. Il estime que ce sont des mesures très positives, peut-être encore insuffisantes. “Ce sont des mesures positives pour l'entreprise et très intéressante pour le consommateur. Une baisse de l'IBS va certainement entraîner une baisse de l'IRG”, indiquera M. Bendjaber. Il explique, sur ce volet, que l'argent qui n'ira pas dans les caisses du fisc, ira dans celles de l'entreprise. Il ajoutera que les 5% de baisse de l'IBS permettront à l'entreprise de financer ses projets et de se capitaliser. Le président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie, évoquant la baisse de la TVA, pense qu'elle va entraîner l'augmentation de la consommation parce que les produits seront moins chers et le pouvoir d'achat du consommateur sera beaucoup plus important. De son point de vue, il faut penser qu'une baisse de l'impôt aura une répercussion sur la gestion du budget de l'Etat. Il déclare, dans le même sens, qu'au niveau de certaines organisations patronales, on revendique une baisse plus importante et on se prononcerait plutôt pour un IBS de 20 % et un IRG de 20 %. le président de la CACI saisira également l'occasion pour mettre en relief les conséquences de la double imposition. Il estime, d'autre part, qu'il faut revoir cette procédure car “dans de nombreux pays concurrents de l'Algérie en ce qui concerne l'attrait de l'investissement, il n'y a pas de double imposition”. Il estime qu'aujourd'hui il y a un problème qui se pose en Algérie, c'est l'économie parallèle, l'impôt n'est supporté que par les entreprises qui ont pignon sur rue. “Et il semble qu'une grande partie de l'économie algérienne est aujourd'hui dans l'informel. C'est pour cela que ces mesures peuvent paraître insuffisantes. Si nous comparons du point de vue forme, 25% est le taux d'imposition le plus bas car c'est celui qui est appliqué actuellement sur les deux rives de la Méditerranée. Et si nous considérons que près de 40 à 60% de l'économie se trouvent dans l'informel, oui ces mesures-là sont insuffisantes”, dit-il encore. A ses yeux, le secteur de l'informel est trop important dans notre pays. D'après lui, il existe dans tous les pays du monde, mais il est réduit à sa plus simple expression. “La lutte contre l'informel est absolument nécessaire pour permettre aux entreprises de pouvoir grandir. On ne peut pas se permettre de garder un tel volume d'informel ; seulement, il y a un autre problème qui est social. Le secteur de l'informel emploie énormément de gens, le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale avait parlé de 1,5 million de personnes qui sont dans ce secteur, et énormément de familles qui en vivent”. Il ajoute qu'il faut arriver à faire entrer cette économie informelle dans le circuit formel, il faut trouver des mesures fiscales et parafiscales incitatives.