L'élevage ovin qui constitue l'une des principales activités agricoles dans certaines wilayas des Hauts-Plateaux, a reçu un coup dans la wilaya de Djelfa du fait de la sécheresse. En effet, les prix des ovins ont connu un net recul au marché hebdomadaire de Djelfa où l'agneau était cédé à 6 000 DA et le mouton de bon gabarit à 9 000 DA à savoir la moitié de ce qu'ils valaient y a quelques semaines seulement. Les maquignons, au fait du marché du bétail, ont fait remarquer que le temps du bélier à 45 000 DA est désormais révolu. Slimane, qui alignait fièrement sa chaîne de trente agneaux entrelacés par les cous par une cordelette d'alfa, affirme à l'acheteur venu du Tell qu'il ne céderait pas ses animaux à moins de 6 500 DA l'unité. Avec leurs toisons très propres, signe d'un bon pacage et d'une bonne santé, les agneaux de taille moyenne se laissent "admirer". Plus loin, les béliers qui ne sont pas très sollicités semblent ne pas faire l'objet d'une attention particulière et sont même boudés par les clients. De 17 000 à 25 000 DA l'unité, ils ne trouvent pas preneur, confirme Si Salah qui estime qu'il est "impossible de vendre plus bas". "Les dettes qui nous assaillent (emprunt de l'argent, vente à crédit du foin et de l'avoine etc...) nous imposent de vendre à perte mais pas au point de déclarer faillite", a-t-il indiqué.Pour son voisin, El Hadj Omar, qui guette un éventuel acquéreur de moutons, "les intermédiaires, qui interviennent dans le circuit de commercialisation des aliments du bétail, ont fait grimper les prix ces derniers jusqu'à atteindre des seuils intolérables qui sont à l'origine de la déstabilisation du marché et de la mort de centaines de têtes de moutons que nous sommes obligés de vendre à perte devant l'impossibilité de les faire nourrir". Le gouvernement avait décidé récemment de suspendre totalement l'importation de la viande ovine jusqu'au mois d'août 2008. Lors d'un conseil interministériel présidé par le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, il a été également décidé d'importer et de subventionner 300 000 tonnes d'orge et de les mettre sur le marché pour rendre cet aliment du bétail accessible aux éleveurs le plus vite possible.