C'est à un metteur en scène tunisien, El Moundji que sont revenus l'honneur et le privilège de monter la première pièce théâtrale prévue dans le cadre du très riche événement, d'“Alger, capitale de la culture arabe 2007”. La pièce en question, qui est pratiquement finalisée, s'appelle, El hakawati el akhir, (le dernier des conteurs). Elle est adaptée de l'œuvre éponyme du marocain, Abdelkrim Belchide. Question : pourquoi le directeur général du Théâtre national algérien, (TNA) M'hamed Benguettaf, à qui a été confiée la gestion de 25 productions théâtrales parmi les 45 prévues pour l'événement de 2007, a-t-il fait appel à un Tunisien pour le montage de cette première pièce, alors que les projets de nos metteurs en scène se meurent sur du papier ? Ramener un artiste de l'extérieur cela entraîne des dépenses colossales en matière d'hébergement et autres, et selon les comédiens de cette pièce, El Moundji Benbrahim aurait empoché deux millions de dinars pour cette production, soit 15 années de salaires d'un comédien permanent au TNA! Pour une fois que le TNA qui a pour mission première la production de pièces théâtrales, va devoir sortir de ces espaces avec le budget, bien sûr, d'“Alger capitale de la culture arabe”, un nombre de pièces aussi impressionnant, il aurait fallu sans doute donner la chance aux jeunes voire à nos professionnels des planches qui triment à longueur de parcours pour trouver des sources de financement. Mais, les choses semblent plus compliquées, d'autant qu'on a vu qu'à chaque grand événement, c'est-à-dire quand il y a beaucoup de sous, notamment en 2003 lors de “ l'Année de l'Algérie en France ”, l'ex DG du TNA, Ziani Chérif Ayad avait fait la même chose. Cet autre responsable avait, l'on se le rappelle, fait appel aux Français, pour le montage de plusieurs pièces, gardant le gros projet de Nedjma pour lui. Un projet, comble de tout, qui n'a même pas été vu par les Algériens ! A voir de près ces pratiques par les quelles opèrent les anciens du théâtre, nous pouvons penser que les espaces du 4e art sont verrouillés, soudés, inaccessibles pour tous ceux animés par le désir fou de dire des choses. De quoi, les anciens du théâtre qui ont les pleins pouvoirs sur les projets, ont-ils peur ? De leurs idées essoufflées, ou alors de la probable conscience que l'on pourrait avoir du catalogue de leur incompétence ? Faire venir un étranger pour des fins artistiques n'est certes pas un crime en soi, d'autant que cela pourrait se faire dans le cadre d'une coopération, sauf qu'on verrait mal un père de famille donner à manger aux voisins, alors que ses propres enfants ont faim. Revenons maintenant au Dernier des conteurs. Hautement médiatisée par la télévision nationale, la générale de cette œuvre qui raconte les tourments d'un homme, (un conteur) qui souffre de la destruction d'un espace de mémoire, sera donnée le 22 janvier prochain au Théâtre national algérien (TNA). “Le dernier des conteurs” se situe entre le théâtre moderne de par sa chorégraphie, et de celui traditionnel de par le personnage principal du conteur donc du goual. Une fois vue par les Algérois, cette nouvelle production atterrira dans les théâtres des villes de l'Est, de l'Ouest et du Sud. Plus d'une dizaine de représentations sont prévues lors de cette mini tournée nationale, qui se fera en fonction de la possibilité des espaces culturels régionaux de recevoir le décor de, Le dernier des conteurs.