Une trentaine de personnes, en majorité de sexe féminin, ainsi que trois enfants sont hospitalisées au niveau du service de néphrologie et de pédiatrie du CHU Saâdna-Abdennour de Sétif, depuis le 5 août dernier, suite à leur atteinte de glomérulonéphrite aiguë (GNA). Celle-ci est caractérisée le plus souvent par la survenue brutale d'un syndrome néphrétique aigu associant hématurie, protéinurie, œdèmes, hypertension artérielle (HTA) et insuffisance rénale, le tout survenant après un intervalle libre de durée variable selon l'infection en cause. De tous les personnes hospitalisées, il ne reste plus au service de néphrologie que trois patients, un homme et deux femmes qui devraient rentrer chez eux vendredi. En effet, suite à l'apparition de cette épidémie, le ministre de la Santé, de la population et de la Réforme hospitalière, le Dr Saïd Barkat, s'est déplacé, jeudi, au CHU de Sétif, d'où il a déclaré que les cas de glomérulonéphrite aiguë (GNA) apparus ont été "correctement pris en charge" par les équipes médicales du centre hospitalo-universitaire (CHU) et "sont parfaitement maîtrisés". La maladie "est connue, les traitements existent et les trois patients encore hospitalisés sont sereins, comme vous pouvez le constater", a souligné le ministre au chevet d'une malade d'une quarantaine d'années gardée en traitement au service de néphrologie du CHU. Il est à signaler que les prélèvements de sang effectués mercredi sur les patients hospitalisés, actuellement en cours d'analyse à l'Institut Pasteur d'Alger, "permettront d'identifier le virus responsable de cette pathologie que nous connaissons, mais qui, cette fois-ci, contrairement à ce qui est observé dans la plupart des cas, ne s'est pas manifestée après une infection à streptocoque (sinusite, otite ou angine)", a expliqué de son côté un médecin avant d'ajouter que le seul point d'interrogation demeure la source de la maladie. Celle-ci "ne pourra être cernée que lorsque le virus aura été identifié par les analyses de sang, dont les résultats seront connus dans 15 jours", a indiqué le Dr Koussa, épidémiologue. Cependant, le même spécialiste écarte l'hypothèse de la consommation d'eau contaminée au niveau des deux quartiers où la totalité des cas est apparue (cités Bel-Air et Gasria, au Nord-ouest de Sétif), privilégiant des raisons liées à l'hygiène. Par ailleurs, il est à noter que le Dr. Barkat, en visitant différentes structures du CHU, s'est montré particulièrement intransigeant pour ce qui est de l'hygiène. "J'insiste tout particulièrement sur les questions d'hygiène, dans chaque coin de l'hôpital, mais surtout dans le service des urgences qui représente la vitrine d'une structure hospitalière", a-t-il souligné. Avant de quitter le CHU, le Dr. Saïd Barkat a présidé une rencontre avec les cadres de l'établissement, les médecins et les membres du conseil scientifique au cours de laquelle il a annoncé la mise à la disposition du CHU d'un lithotripteur (appareil permettant la pulvérisation et l'élimination par les voies naturelles de calculs). Le ministre a également assuré que Sétif est considérée, grâce à son CHU et à ses médecins, comme une école de médecine "appelée à rayonner davantage sur toute la région et à constituer un pôle d'excellence".