Il est très navrant de voir un pays comme l'Algérie qui a une réserve en devises avoisinant les 140 milliards de dollars ne possède même pas un bureau ou un institut qui surveille le prix du baril de très prés et chaque fois qu'il y a un effondrement pareil des cours du prix du baril, le peuple algérien de la base au sommet est sous le choc de la stupéfaction et pourtant nous avons vécu ce scénario tragique à plusieurs reprise par le passé. Est- ce que les Algériens ont la mémoire courte ? Souvenez vous du crash pétrolier d'avril 1986 lorsque le prix du baril frôlait les 10 dollars, choqués par ce crash et pris de panique le président Chadli Benjedid et les membres de son gouvernement avaient décidé d'abolir presque tous les projets planifiés auparavant ce qui a porté un coup dur à la vie économique, politique et sociale en Algérie et pour plusieurs économistes avisés ce crash était la source de tous les malheurs qui ont frappé l'Algérie après avril 1986. En octobre 2006 un autre scénario venait de se répéter , le prix du baril qui avait atteint 80 dollars le 17 août 2006 se retrouvait à 55 dollars le 7 octobre 2006 , le ministre algérien du pétrole M. Chakib Khelil avait fait une déclaration où il n'excluait pas un prix du baril à 10 dollars ( cette déclaration était reprise par plusieurs journaux algériens dont l'Expression du 9 octobre et liberté du 10 octobre ) et quelques jours après un autre expert pétrolier très connu dans le monde arabe M. Nicolas Sarkis disait que les Saoudiens allaient inonder le marché pétrolier et cela va probablement faire chuter le prix du baril vers 25 dollars , les opinions de ces deux experts ainsi que les articles des médias financiers internationaux qui étaient très pessimistes sur l'évolution du prix du pétrole m'avaient encouragé à faire une analyse approfondie sur ce sujet et en combinant les indicateurs de plusieurs approches je suis arrivé à la conclusion que la chute du prix du baril était tout simplement une correction et que les cours du pétrole aller repartir à hausse , mon opinion était contraire aux opinions des experts et des médias financiers mais elle s'était avérée juste puisque le 17 janvier 2007 les cours du brut repartaient à la hausse pour atteindre les 147 dollars le 11 juillet 2008. Alors pourquoi les médias financiers, les experts et analystes pétroliers ainsi que les banques d'affaires se trompent ? Il serait peut-être très difficile pour moi de convaincre une majorité des lecteurs mais je tiens à vous donner des exemples concrets en présentant des preuves à l'appui. Les médias financiers : j'invite les lecteurs à consulter les journaux financiers internationaux du début du mois de mai 2008 jusqu'au 11 juillet 2008 , lisez les articles concernant le prix du pétrole et sondez par vous même le consensus , vous allez découvrir que 85 % de ces médias étaient positifs sur l'évolution du prix du baril en anticipant un prix de baril de 170 , 200 , 250 et 300 dollars dans un proche avenir , où est passée cette prophétie aujourd'hui ? Lorsque le prix est actuellement sous les 70 dollars. Je demande aux lecteurs est- ce que vous pouvez me donner le nom d'un journal financier ou d'une chaîne de télévision économique qui dans la période du 5 mai - 11 juillet 2008 avait prévu un effondrement des cours du prix du baril ? Un grand économiste américain répondant au nom de Robert Shiller et qui est l'un des rares intellectuels des marchés financiers avait commenté et bien expliqué le rôle des médias financiers dans la formation des bulles spéculatives. Les experts et analystes pétroliers : pour convaincre leurs lecteurs , téléspectateurs , clients ect.... procèdent à analyser les marchés financiers ainsi que les marchés des matières premières d'une manière rationnelle en se basant souvent sur les fondamentaux et même sur des concepts classiques de l'économie mais malheureusement les marchés financiers actuels suivent leurs propres cultures et n'obéissent ni à la rationalité ni aux concepts classiques de l'économie. John Maynard Keynes avaient expliqué à ses élèves de Cambridge en 1936 en utilisant cette expression immortelle " il n'y a pas de plus désastreux qu'une politique d'investissement rationnelle dans un monde gouverné par l'irrationnel " durant ces dernières années le prix du baril suivait une voie irrationnelle due à la spéculation Les banques d'affaires : de mes 18 ans d'expérience dans le marché boursier j'ai assisté au moins à dix reprises à des situation où les grandes banques d'affaires américaines et européennes trompaient les petits actionnaires suédois, je vous cites quelques exemples. Durant les années 1989- 1990 ces banques d'affaire conseillaient aux petits investisseurs suédois de miser sur l'immobilier et houps en 1991 survenaient le crash de l'immobilier. On les appelaient les tigres ( les pays du sud-est asiatiques ) en 1996 les banques d'affaires recommandaient aux actionnaires suédois d'investir dans les valeurs boursières asiatiques une année après survenait la crise asiatique ( 1997-1998 ) et finalement un exemple qui nous intéressent le 21 mai 2008 plusieurs banques d'affaires américaines ( Morgan Stanley , Goldman Sachs , Merrill Lynch , JP Morgan , Wachovia ) avaient révisé à la hausse le prix du baril à titre d'exemple la Goldman Sachs avec son gourou monsieur Murti avait anticipé un prix de baril de 200 dollars en 2009 . J'ai écrit un article dans le journal El Khabar le dimanche 1 juin où j'ai mis en garde contre l'effondrement des cours du baril et sur les recommandations de ces banques d'affaires. La tactique de ces banques est simple à comprendre lorsque ces banques sont lourdement exposées sur un marché quelconque et pour sortir de ce marché avec une plus-value elles lancent une compagne de Marketing sur ce marché. Les économistes et les experts pétroliers algériens : Force de le constater dans leurs déclarations dans les journaux algériens et avec tous mes respects je dirais qu'une majorité de ces derniers sont sous l'influence et l'impulsion des médias étrangers. Dans leurs analyses nous remarquons que ces économistes ainsi que ces experts se basent trop sur les fondamentaux, la géopolitique. Noureddine Legheliel Analyste boursier à banque suédoise Hagström och Qviberg