Le gouvernement brésilien a annoncé lundi un plan d'investissements publics et privés dans les infrastructures de 503,9 milliards de reals (235 milliards de dollars) sur quatre ans afin d'accélérer la croissance d'ici 2010. Le président Luiz Inacio Lula da Silva a donné le coup d'envoi à un programme d'accélération visant à relancer dans les quatre prochaines années une croissance languissante qui n'a pas dépassé 2,6% par an en moyenne durant son premier mandat. "Ce plan va stimuler l'augmentation de l'investissment privé et public principalement dans le secteur des infrastructures", a indiqué le ministre des Finances Guido Mantega. Le Brésil ne remettra pas en cause le contrôle de l'inflation et des finances publiques. "Nous voulons continuer à avoir une inflation basse et maintenir le principe de la responsabilité budgétaire", a-t-il souligné. Le plan prévoit aussi des exonérations d'impôts dans le domaine de la télévision numérique, des semi-conducteurs, de l'achat de micro-ordinateurs et de certains matériaux de construction. Ces investissements seront consentis entre 2007 et 2010 dans trois secteurs prioritaires: l'énergie (274,8 milliards de reals), les transports (58,3 milliards) et le logement-assainissement (170,8 milliards). Dans le domaine de l'énergie, qui représente presque 55% du total, 138,1 milliards de reals doivent être apportés par l'entreprise publique Petrobras dans le secteur du gaz et du pétrole, tandis que le reste sera consacré à la production et au transport d'électricité et aux biocarburants. Le plan prévoit aussi de construire ou de remettre en état 45 337 km de routes, et 2.518 km de voies ferrées ainsi que 20 aéroports, 12 ports maritimes et 67 ports fluviaux. Nombre de ces projets sont destinés à éliminer les goulots d'étranglement aux exportations de produits miniers et agricoles, important moteur de l'économie ces dernières années. Le président Lula a indiqué que l'heure était venue pour l'économie brésilienne de croître de manière "plus rapide" sans compromettre les équilibres macroéconomiques. "L'heure est venue d'abattre les barrières et de dépasser les limites", a-t-il ajouté. La croissance n'a pas dépassé 2,6% par an en moyenne pendant le premier mandat de Lula, faisant du Brésil le mauvais élève de la classe parmi les pays latino-américains. Selon le scénario central du plan, la croissance s'accélérerait à 4,5% dès 2007 et 5% à partir de 2008. L'inflation (3,14% en 2006) atteindrait 4,1% en 2007 et 4,5% sur les trois années suivantes. "Croître de manière correcte, c'est croître avec un équilibre budgétaire, avec une réduction de la dette et de la vulnérabilité extérieure (...) sans inflation et sans contrôle des prix", mais aussi "diminuer les inégalités entre les personnes et les régions, et croître en redistribuant les revenus", a déclaré le président Lula. Le plan prévoit aussi une diminution de la charge fiscale de 6,6 milliards de reals dès 2007 qui profiterait aux biens d'équipement, au bâtiment et aux travaux publics en infrastructures. Des mesures visant à maîtriser les dépenses publiques courantes sont prévues pour financer les investissements. Le gouvernement va d'autre part déduire les investissements pour le logement et l'assainissement du calcul des dépenses.