Par Mohamed Latrech Nombre d'observateurs durant la campagne électorale de la présidentielle américaine avaient craint, comme on l'avait prévu en écoutant Obama, un retour du protectionnisme du genre "Achetez américain" ou encore "l'Amérique d'abord" ainsi que d'autres slogans de la même déclinaison. Bien sûr, ce n'est pas une première, le fait que les Etats-Unis agissent à l'encontre de leurs engagements vis-à-vis de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Rappelons-nous l'histoire des embargos imposés aux Camemberts et cuirs made in France. Car, en effet, l'exécutif américain se fiche en réalité comme d'une guigne des engagements pris. Qui osera condamner les USA ou remettre en cause leur décision ? Quand bien même ils sont condamnés, les USA persistent dans leur attitude protectionniste qui est, pour eux, comme une marque de fabrique américaine. Pour relancer l'économie, il faut obliger un peuple a acheter les produits du pays. Donc prioritairement américain dans leur cas. Pour cela, il n'y a pas plusieurs méthodes, il faut rendre par des taxes les produits étrangers plus chers que les produits nationaux (ou interdire les produits étrangers qui sont déjà produits dans le pays). Or, le fait que les USA soient signataires du traité de l'OMC, fait que tout refus d'acheter un produit d'un producteur d'une autre état membre de l'OMC contrevient au traité de l'OMC (clause du traitement national). Et bien, et contre toute attente, les membres de la chambre haute américaine se sont prononcés, jeudi dernier, à une très large majorité, pour l'assouplissement de la clause dite "Achetez américain". C'est que les protestations et les pressions des partenaires européens et chinois ont contraint les membres du Sénat à revoir leur copie, en procédant à une reformulation du texte qui stipule, cette fois-ci, que le plan de relance devra être conforme aux lois et traités commerciaux existants. Car si les USA n'avaient pas adopté cette clause, ils auraient été condamnés tôt ou tard à dédommager l'investisseur étranger après des procédures d'arbitrage au CIRDI. C'est en somme grâce au système parlementaire bicaméral des Américains, à travers la majorité démocrate à la chambre des représentants et la majorité de républicains au sénat, que cette mesure de protectionnisme économique a été empêchée.