Des experts financiers ont suggéré, vendredi à Tunis, face à la crise financière, de consolider les fondements de croissance sur le continent et d'y promouvoir l'intégration régionale. Lors d'un atelier de travail initié par la Banque africaine de développement (BAD) sous le thème "Crise financière: stratégies pour atténuer son impact en Afrique", les participants ont évoqué l'impact de la crise, déjà perceptible à travers le ralentissement de la croissance, sous l'effet de contagion provoqué par la structure même de l'économie mondialisée. Les participants, experts et décideurs, ont formulé le besoin des économies africaines de plus en plus intégrées à l'économie mondiale, de se prémunir des retombées de la crise notamment par une dynamique de l'industrie, le rééquilibrage entre les sources de croissance et les ressources financières, l'encouragement de l'investissement, et l'action sur l'effet de contagion entre économies, en influant sur les taux de change. Les participants ont débattu, lors de cette rencontre, quatre grands aspects de la question, notamment la mobilisation des ressources domestiques, les flux de capitaux et la réglementation des comptes de capitaux, les réformes du secteur financier et la réglementation, ainsi que l'impact de la crise sur le secteur manufacturier. Ils alertent sur de véritables craintes de voir l'impact de la crise financière internationale durer plus longtemps qu'initialement prévu et appellent à réagir de manière coordonnée et durable pour empêcher qu'elle ne remette gravement en question les tendances positives de croissance des dernières années. Les projections tablent déjà sur une chute de la croissance d'une moyenne de 5,8%, durant les cinq dernières années, à 2,8% en 2009, entraînant sur son sillage une stagnation du revenu réel par habitant, un déclin dans les réserves en devises, une pression sur les budgets gouvernementaux, une contraction des capacités de production, un recul des exportations, une baisse des flux des capitaux, une perte d'emplois et une aggravation de la pauvreté. Les organisateurs rappellent les rencontres de haut niveau convoquées à l'échelle du continent pour réfléchir sur des réponses à l'impact de cette crise, citant notamment les réunions novembre 2008 à Tunis et janvier 2009 au Cap des grands argentiers de l'Afrique (ministres des Finances et gouverneurs de Banque centrales) qui ont identifié des solutions envisageables mais aussi le besoin en novelles analyses économiques. Ont pris part à cet atelier les représentants des pays africains membres de la BAD et des institutions partenaires telles que la Banque mondiale et la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement. Certes, les groupements économiques régionaux qui existent dans le monde entier sont plus sensibilisés par les crises de leurs régions, cela est souvent dû à la prise de conscience de ces organisations de leurs problèmes internes, plus que les organisations internationales qui sont souvent là, pour d'assurer les intérêts des puissances du monde, qui sont bien évidemment privilégieés par les décisions et les résolutions. Une intégration africaine peut servir, à trouver des vrais plans économiques et éviter une pénétration totale de la crise financière qui peut nuire au développement des pays africains. Ouzna Mesroua