Le sommet France -Afrique s'est ouvert hier à Cannes avec la participation de plusieurs chefs d'Etats africains, dont le président Bouteflika. Brigitte Girardin, ministre française de la Coopération, a affirmé dans un interview à Eburneanew, que ce que l'on appelle la " Françafrique " n'existe plus depuis longtemps et que désormais avec les pays africains il y a une relation de partenariat. Elle a ajouté que la France n'impose plus ses projets de coopération, mais elle discute. "Nous nous inscrivons dans leur stratégie de développement. Avec la réforme de la coopération, les deux partenaires ont mis fin au saupoudrage. Désormais, chaque année, nous évaluons chaque projet. C'est un respect que nous devons tant aux Africains qu'aux contribuables français. Chaque euro dépensé doit l'être avec efficacité". En ce qui concerne le changement dans l'approche de l'aide au développement, la ministre a souligné que la nouvelle approche est au niveau des méthodes et de parvenir à convaincre que l'aide budgétaire, même accrue, ne suffira pas à éradiquer la pauvreté ou combattre le sida, en ajoutant que le président Chirac a été le premier à ouvrir la voie de financements innovants pour le développement : avec la taxe sur les billets d'avion, on dispose ainsi de ressources stables et prévisibles qui permettent d'élaborer de véritables stratégies de développement. On doit régler le problème de l'immigration clandestine mais pas uniquement par une politique sécuritaire et répressive, sans une politique de développement pour que ces populations aient des perspectives, d'emploi notamment, dans leur pays d'origine. En termes d'aide, elle affirme qu'il y a un problème de visibilité dans la mesure et consacrer une part plus grande des interventions à l'aide multilatérale, ajoutant que la France a quasiment triplé le financement des projets d'aide bilatérale. Il y a des accords de défense et de coopération militaire entre la France et les pays africains. La France participe aussi à des opérations de maintien de la paix de l'ONU, comme en Côte d'Ivoire, ou de l'UE, en RD Congo, selon la ministre française de la Coopération. Pour ce qui est du départ de Jacques Chirac du pouvoir et son effet sur les chefs d'Etats africains, la ministre a affirmé que pour tous les chefs d'Etat et les ministres africains qu'elle a rencontrés, l'image de Jacques Chirac est exceptionnelle. "Ils sont inquiets de son départ parce qu'ils ne veulent pas perdre le meilleur avocat qu'ils n'ont jamais eu, la dimension personnelle et affective de ses relations avec l'Afrique est unique". Il est à noter que c'est aujourd'hui, que débutent les travaux du 24e sommet France-Afrique à Cannes. Il y a deux ans, (3-4 décembre 2005), ce sont 51 chefs d'Etat qui ont pris part à la 23e réunion du genre à Bamako au Mali, autour du thème : "La jeunesse africaine : sa vitalité, sa créativité et ses aspirations". "L'Afrique et l'équilibre du monde", le thème retenu cette année sera au cœur de tous les débats. la communication de Douste Blazy , lors de la réunion des chefs de la diplomatie souligne que depuis toujours, l'Afrique est une priorité pour la France ". "Plus que jamais, je suis convaincu du rôle majeur que votre continent jouera dans ce nouveau siècle qui commence… Vous êtes, incontestablement au cœur des enjeux planétaires, mondialisés, dont nous partageons, aujourd'hui, la commune responsabilité. Votre continent est en quelque sorte la nouvelle frontière du XXIe siècle", a poursuivi Douste-Blazy, avant de conclure sur un ton faussement optimiste "le potentiel africain est considérable. Sa population, mais aussi ses ressources naturelles…Au cours des dernières années, vous avez démontré votre capacité à sortir de crises que la plupart des observateurs croyaient définitivement enlisées, et à garantir des alternances démocratiques paisibles et régulières…Vous l'aurez compris, je m'inscris résolument à l'opposé de ceux qui pensent que l'Afrique est vouée aux crises internes, aux guerres, aux grandes endémiques, au chaos politique et à l'enlisement politique. Bien au contraire, l'Afrique est un continent majeur, qui pèsera incontestablement dans l'équilibre mondial de ce siècle", a-t-il dit