Un symposium international sur le rôle des banques centrales et le Fonds monétaire international dans la détection et la gestion des crises financières, a été organisé, vendredi dernier à Marrakech, par Bank Al-Maghrib dans le cadre des festivités marquant son 50e anniversaire. Une rencontre marquée par les interventions du président de la banque centrale européenne, Jean Claude Trichet et du Directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn. Ainsi, M. Jean Claude Trichet a estimé que les économies émergentes sont "touchées" par la crise économique mondiale, mais leurs "perspectives à long terme" restent "prometteuses". "A partir de la mi-septembre de l'année dernière, a indiqué M. Trichet, nous avons vu les économies émergentes être réellement touchées alors qu'elles avaient prouvé jusque-là une remarquable capacité de résistance à la crise financière et économique internationale". Mais, a-t-il souligné, "en dépit de la crise, les perspectives à long terme des économies émergentes demeurent extrêmement prometteuses". Et de poursuivre que "les économies émergentes vont voir leur poids relatif augmenter considérablement". Selon lui, "la rapidité, dans une perspective de moyen à long terme, du rattrapage des grandes économies industrialisées (par les) économies émergentes est la marque d'une très profonde transformation de l'économie mondiale qu'il faut prendre totalement en compte". "Les économies des pays méditerranéens elles-mêmes sont en plein développement" et, "du point de vue de la zone euro, la proximité des pays du Maghreb, du Maroc en particulier, les relations étroites que nous avons avec le sud de la Méditerranée sont absolument capitales", a-t-il affirmé. M. Trichet a rappelé que "plus de 50% des exportations et des importations du Maroc s'effectuent avec la zone euro", une autre preuve que "nous sommes très, très étroitement liés uns aux autres". Pour sa part, M. Dominique Strauss-Kahn a estimé que "la première et peut-être principale conclusion" à tirer de cette crise, c'est que la coopération entre banques centrales a été "absolument exemplaire. "Cette réaction, a-t-il dit, a été rapide, vive, efficace et, le plus remarquable, totalement coordonnée", montrant aux marchés que, "finalement, il y avait des gens qui tenaient la barre": cela s'est révélé "extrêmement utile dans un contexte où la confiance est la clef de la réussite". L'autre leçon à tirer, a noté M. Strauss-Kahn, c'est que "les solutions domestiques, nationales (...) appartiennent au passé". "Il faut bien reconnaître que nous avons tous été aveugles, à commencer par le FMI, a-t-il souligné, et sous-estimé l'interrelation entre les économies, c'est à dire la mondialisation réelle". Pour éviter la répétition d'une telle crise, il a plaidé pour de meilleurs systèmes d'alerte car "on aimerait bien voir venir l'orage un peu plus tôt". Synthèse Isma B.