Dans une récente déclaration, le ministère du Commerce a tenu à rassurer que le prix du lait en sachet est réglementé à 25 DA au niveau de la vente au détail et il n'est pas question qu'il soit augmenté. Mais la situation sur le marché mondial, la tension sur la poudre de lait persiste et s'installe durablement. Il est à noter que l'offre qui diminue à cause de la sécheresse en Océanie, la surconsommation en Chine et l'arrêt des exportations à partir de l'Inde, inquiète les producteurs et transformateurs de lait représentés par la Fédération agro-alimentaire affiliée à la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA). Pour ses producteurs, la hausse des prix de la poudre de lait sur le marché international, à l'origine de la déstabilisation de la production nationale, conduira à la fermeture de plusieurs unités de production. Le prix de la poudre de lait sur le marché international est passé ainsi "de 1 100 dollars la tonne à 2 900 dollars, alors que le prix administré dépassé du sachet d'un litre est toujours maintenu à 25 dinars", selon le représentant des producteurs qui estiment que le prix réel devrait être fixé à 38 dinars le litre. C'est pour cela que certaines unités de production ont décidé de réduire leur production et puisent actuellement dans les stocks, sans pouvoir les renouveler avec de nouveaux approvisionnements. M. Ziani, avait affirmé, dans une récente déclaration, que les prix de la poudre de lait sur le marché international, depuis 2001, ont atteint un taux d'augmentation de 118% et la hausse a été beaucoup plus ressentie durant ces trois dernières années, puisque la flambée des prix a enregistré un niveau de 60%. Un rassemblement de l'ensemble des producteurs de lait des régions Est, Ouest, Centre et Sud est prévu ce lundi à la zone industrielle de Oued Smar (Alger) pour "discuter du sort de la filière et prendre une décision par rapport aux derniers développements qu'a connus le secteur". Le recours à une grève générale des producteurs, si les préoccupations des professionnels du secteur ne sont pas prises en charge par les pouvoirs publics, n'est pas éloigné. La fédération aurait saisi les services du chef du gouvernement officiellement, le 14 février dernier, pour sensibiliser les responsables sur la crise dramatique qui risque de survenir suite à la fermeture des unités de production de lait. La perte supportée par les producteurs est estimée à 13 DA le litre, soit près de 650 000 DA pour une production journalière moyenne de 50 000 litres, selon la fédération. C'est la raison pour laquelle les producteurs de lait, dont 65% sont issus du secteur privé, demandent aujourd'hui une révision à la hausse du prix administré. La situation est des plus inquiétantes, d'autant plus qu'elle touche à un produit de forte consommation, chose qui se répercute négativement et directement sur le consommateur. Il est à noter qu'en Algérie, le besoin national de la consommation de lait est estimé à quelque 3 milliards de litres par an.