A chaque fois qu'il est question d'augmentation des salaires ou simplement du SNMG, on revient inéluctablement aux critères qui devraient les encadrer, quand bien même ces salaires ont été gelés depuis longtemps, alors que les prix ont été laissés libres de dériver. Il y en a qui proposent d'indexer les salaires sur l'inflation. De cette façon, le pouvoir d'achat restera inchangé et sera maintenu au niveau actuel. Mais, le problème est que le niveau actuel du pouvoir d'achat est jugé insuffisant, nettement insuffisant, et il est incitatif aux manifestations populaires pour revendiquer de quoi vivre dignement. Des inégalités sociales engendrées peuvent mettre en péril la cohésion sociale et il appartient à l'Etat d'intervenir pour remettre de l'ordre, non pas par la répression qui serait accusée de constituer une réponse sécuritaire, mais par le dialogue social. Quand la situation sociale est presque au bord de dégénérer, cela signifie que c'est le système de dialogue social qui est affaibli. Il y en a qui proposent d'indexer les augmentations sur la productivité hors secteur des hydrocarbures. Les augmentations viendraient sanctionner la politique étatique en matière de soutien et de priorisation des " aides " accordées au système productif. Cela donnerait au patronat l'occasion de revendiquer sa participation à l'élaboration des accords d'association ou partenariat avec des économies étrangères. Nous serions donc devant une situation de blocage des négociations car d'une part, les salaires actuels sont assez faibles et leur indexation sur l'inflation ne pourra que plonger indéfiniment le niveau du pouvoir d'achat et non pas son amélioration, et d'autre part, cela sera le même résultat si les augmentations sont indexées sur la productivité hors hydrocarbures. N.B