A chaque fois qu'il est question d'augmentations des salaires ou simplement du SNMG, on revient inéluctablement aux critères qui devraient les encadrer quand bien même ces salaires ont été gelés depuis longtemps alors que les prix ont été laissés libres de dériver. Il y en a qui proposent d'indexer les salaires sur l'inflation. De cette façon, le pouvoir d'achat restera inchangé et sera maintenu au niveau actuel. Mais, le problème est que le niveau actuel du pouvoir d'achat est jugé insuffisant, nettement insuffisant, et il est incitatif aux manifestations populaires pour revendiquer de quoi vivre dignement. Des inégalités sociales engendrées peuvent mettre en péril la cohésion sociale et il appartient à l'Etat d'intervenir pour remettre de l'ordre, non pas par la répression qui serait accusée de constituer une réponse sécuritaire, mais par le dialogue social. Quand la situation sociale est presque au bord de dégénérer, cela signifie que c'est le système de dialogue social qui est affaibli. Il y en a qui proposent d'indexer les augmentations sur la productivité hors secteur des hydrocarbures. Les augmentations viendraient sanctionner la politique étatique en matière de soutien et de priorisation des "aides" accordées au système productif. Cela donnerait au patronat l'occasion de revendiquer sa participation à l'élaboration des accords d'association ou partenariat avec des économies étrangères. Nous serions donc devant une situation de blocage des négociations car d'une part, les salaires actuels sont assez faibles et leur indexation sur l'inflation ne pourra que prolonger indéfiniment le niveau du pouvoir d'achat et non pas son amélioration, et d'autre part, cela sera le même résultat si les augmentations sont indexées sur la productivité hors hydrocarbures. Et pourtant, il y a eu des salaires d'une certaine catégorie des populations et non des professions qui ont été augmentés en dehors de leur lien à la productivité et également en dehors de leur lien à l'inflation. Il s'agit des parlementaires. Indexer les salaires sur la productivité ou l'inflation ? encore faut-il ne pas dépendre des exportations même hors des hydrocarbures, ne plus dépendre des importations ou plutôt moins en dépendre. Cela serait-il possible à la fois de dépendre moins des exportations et de dépendre moins des importations ? Cela reviendrait à dire qu'il faudrait tenter de tout faire pour se suffire. Produire pour soi, dominer son propre marché. Cela serait-il possible pour nous ? "Toutes conditions étant égales par ailleurs", Le Japon, par exemple, avait tenté de se retrouver dans cette situation, en devenant moins dépendant des exportations que l'Europe. Sa part d'exportations par rapport au PIB étant bien inférieure à celle de la France. 10% pour le Japon et 27% pour la France, avant la crise financière internationale. Une question, ou plutôt une préoccupation fondamentale. Notre économie, peut-elle se relancer durablement ? Il y a eu beaucoup d'interventions dans la presse, une inflation même d'analyses, mais, pour le moment il n'y a aucune certitude en la matière. On parle beaucoup de taux de croissance enregistré, mais pas de taux de croissance en projection, comme si l'avenir ne pourrait pas être maîtrisé. Hors du secteur pétrolier, on parle de croissance enregistrée mais d'abord, même si les experts le savent, il n'en demeure pas moins que les populations ont besoin de savoir quels ont été les secteurs qui avaient tiré la croissance vers le haut et ceux qui ont réussi à produire le résultat inverse. Mais, depuis le scandaleux constat que les têtes de la Sonatrach sont "mafieuses", il y aura certainement des implications assez graves sur les relations entre les populations et les institutions.