Depuis l'application des nouvelles mesures prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009, dans le seul but de freiner les importations de l'Algérie, certaines démarches d'exportations vers l'Algérie ont été ralenties en raison notamment de la fin des procurations, l'obligation de recourir au crédit documentaire, la taxation à hauteur de 3% des services achetés à l'international et l'interdiction totale d'importer des engins de TP d'occasion, pièce maîtresse des échanges de l'UMF (Union Maritime et Fluviale Marseille-Fos) avec l'Algérie. C'est donc, dans ce cas, le port de Marseille qui se trouve menacé. Avec plus de 8 millions de tonnes par an (hydrocarbures inclus), 10% du trafic total du port de Marseille-Fos reposent sur les échanges avec l'Algérie, signale l'UMF. Dans les bassins Est de Marseille, 35 à 40% des trafics sont destinés à l'Algérie. "Ces mesures menacent directement l'activité dans les bassins Est de nombre de nos adhérents dont le chiffre d'affaires est pour certains à 75 % généré par les exportations sur l'Algérie ", précise l'UMF.Face à cette situation, le premier adjoint à la mairie de Marseille, Roland Blum (UMP), a annoncé lundi qu'il souhaitait rencontrer le gouvernement algérien, voyant dans les nouvelles mesures prises par Alger pour freiner les importations "un sujet de forte inquiétude" pour le port de la cité phocéenne. "C'est un sujet de forte inquiétude, la loi de finances algérienne étant assez inquiétante et pouvant avoir des répercussions importantes sur le trafic portuaire", a expliqué M. Blum lors d'un point de presse. L'élu doit se rendre en Algérie les 20 et 21 octobre et compte demander audience au gouvernement algérien afin d'évoquer ce problème. Alger a adopté fin juillet une loi de finances complémentaire qui durcit les modalités d'importation des marchandises et interdit de faire entrer des engins de travaux publics d'occasion, "pièce maîtresse" des échanges entre les deux pays, selon l'Union maritime et fluviale (UMF) qui représente les entreprises du secteur portuaire dans la région marseillaise. M. Blum déplore ce qu'il a décrit comme un "retour significatif à une politique de protectionnisme" de la part de l'Algérie. "On ne peut pas, avec un pays avec lequel nous avons des relations aussi importantes, être dans une attitude de repli, nous avons besoin de relations d'ouverture", a affirmé M. Blum. Selon l'UMF, le trafic marchandises du port de Marseille vers l'Algérie est fortement pénalisé depuis début août, un porte-parole de l'organisation patronale évoquant la disparition des "quatre cinquièmes du trafic". Cette organisation a d'ailleurs écrit à la secrétaire d'Etat au commerce Anne-Marie Idrac pour lui faire part de son inquiétude. Toutefois, certains économistes estiment que le repli de l'activité commerciale dans les ports algériens du fait des nouvelles mesures de la loi de finances complémentaire pour 2009, devrait se poursuivre jusqu'à la fin de l'année. Selon des prévisions, l'activité commerciale va reprendre dès 2010, le temps nécessaire aux importateurs pour s'habituer aux nouvelles règles de paiement des importations. En effet, le ralentissement de l'activité commerciale dans les ports algériens semble être une des conséquences directes du durcissement des conditions du commerce extérieur décidé par le gouvernement, depuis le début de l'année en cours, en vue de réduire la facture d'importation qui ne cesse de s'allonger pour atteindre le pic des 40 milliards de dollars en 2008.