Dubai World et ses créanciers ont rencontré un obstacle dans les négociations sur un moratoire de la dette de 22 milliards de dollars américains du conglomérat appartenant à l'Etat, a annoncé vendredi un journal anglais des Emirats arabes unis (EAU). Le groupe avait annoncé en novembre qu'il tenterait de repousser les remboursements de la dette à 97 banques dans le cadre d'un plan visant à donner du temps à sa restructuration tout en empêchant les créanciers de mener une action juridique pour récupérer leur dû, a rapporté The National. Les banques doivent encore accepter des propositions de moratoire de Dubai World et du Fonds de soutien financier de Dubaï (DFSF), entité gouvernementale mise en place pour distribuer les recettes d'un programme de titres de 20 milliards de dollars aux entreprises nationales en détresse, ont indiqué des sources informées. D'après le journal, Dubai World a reçu environ 6,2 milliards de dollars d'aide du DFSF. " Le DFSF a injecté plus de 6,2 milliards de dollars dans Dubai World ces douze derniers mois ", a déclaré une porte-parole du DFSF, ajoutant que ces injections ont été effectuées " en des termes raisonnables commercialement ". Des sources proches du gouvernement de Dubaï ont fait savoir que le DFSF et Dubai World ont intérêt à faire en sorte que les créanciers ne se fassent pas avoir, étant donné le mal que cela pourrait faire à la réputation du gouvernement, selon The National. Un comité de sept banques créancières mène les négociations avec le gouvernement de Dubaï sur le moratoire de la dette de Dubai World et les propositions de restructuration, a rapporté le journal. En novembre, Dubaï, membre de la fédération des EAU, a fait trembler les marchés mondiaux et les médias après l'annonce qu'il comptait demander aux créanciers de Dubai World d'accepter un moratoire de la dette d'au moins six mois comme première mesure vers la restructuration. Par ailleurs, le Fonds monétaire international (FMI) a révisé à la baisse la croissance des Emirats arabes unis, avec un PIB allant de zéro à 1% en 2010 contre 2,4% antérieurement, en raison du recul de l'immobilier. Un ralentissement causé notamment par la crise induite par Dubai World. La situation de la holding Dubai World, qui négocie le rééchelonnement d'une dette de 22 milliards de dollars, "aura un certain impact sur l'économie des Emirats cette année et l'année prochaine". Durant les dernières années, Dubaï s'est doté d'une infrastructure incomparable dans la région, devenant un centre pour le tourisme et les services financiers.