La Commission européenne maintient sa prévision d'une timide croissance économique dans la zone euro cette année, en dépit des inquiétudes liées à la Grèce. Dans ses projections semestrielles publiées jeudi, la Commission indique que l'économie de l'Union européenne se remet de sa récession la plus longue et la plus profonde. L'économie de l'Union européenne (UE) sort progressivement de la crise, mais elle reste confrontée à des vents contraires, selon un communiqué de presse rendu public par la Commission européenne jeudi. Le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro devrait être de 0,7% en 2010, selon les projections de la CE, qui confirment celles diffusées en novembre, après une contractions de 4,0% en 2009. La croissance serait de 1,2% en France comme en Allemagne. Mais l'Espagne devrait connaître une nouvelle année de récession, avec une contraction du PIB attendue de 0,6%. Pour l'ensemble de l'Union européenne, la prévision de croissance est aussi inchangée à 0,7% après une contraction de 4,1% l'an dernier. "Dans la mesure où bon nombre des principaux moteurs de croissance restent encore temporaires dans l'UE et mondialement, la vigueur de la reprise reste à éprouver", explique l'exécutif européen dans un communiqué. Une demande mondiale meilleure que prévu est susceptible de stimuler les exportations, dit la Commission, mais elle ajoute que l'investissement reste faible, témoin d'un taux d'utilisation des capacités exceptionnellement bas. "Des perspectives atones pour l'investissement impliquent habituellement un marché du travail faible, qui risque à son tour de peser sur la consommation privée", ajoute-t-elle. Concernant l'inflation, la CE projette un taux de 1,1% dans la zone euro en 2010, comme dans ses projections de novembre 2009, alors que pour l'UE, elle anticipe à présent un taux de 1,4% au lieu de 1,3% précédemment. La Banque centrale européenne a fixé comme objectif pour la zone euro un taux d'inflation en dessous de 2,0%. La CE juge que la stabilité des prix sera sans doute préservée, la hausse des prix de l'énergie et des matières premières étant compensée par les capacités économiques inutilisées. Elle juge aussi qu'en dernière analyse les risques pour l'inflation comme pour la croissance sont équilibrés. "Pour l'aspect baissier, la situation des marchés financiers reste très incertaine et sujette à de sérieux risques défavorables", juge-t-elle. "Pour l'aspect haussier, la vigueur de la reprise mondiale, surtout dans les marchés émergents de l'Asie, et le retournement imminent du cycle des stocks dans l'UE pourraient avoir sur la demande intérieure un impact plus grand qu'on ne l'anticipe actuellement." Olli Rehn, membre de la Commission chargé des affaires économiques et monétaires, a déclaré que "la reprise économique de l'UE se concrétise, mais elle demeure fragile. Remettre l'économie européenne sur la voie d'une croissance forte et durable doit être notre principal objectif. A cette fin, nous devons agir sur deux fronts : la reprise économique et l'assainissement de nos finances publiques. La nouvelle stratégie Europe 2020 pour la modernisation de nos économies devrait aller de pair avec l'assainissement de nos finances publiques. Cela est nécessaire pour obtenir une croissance durable et créer des emplois". L'amélioration des indicateurs du climat économique pour l'UE laisse entrevoir une poursuite de la reprise, mais les données concrètes récentes, notamment en ce qui concerne la production industrielle et les ventes au détail, sont moins encourageantes. Un environnement extérieur plus favorable que prévu pourrait encore stimuler les exportations, mais l'investissement reste très déprimé, reflétant des taux d'utilisation des capacités exceptionnellement bas.