Les pays du G20 doivent à présent se concentrer sur la question de l'assainissement budgétaire, estime Olivier Blanchard, l'économiste en chef du Fonds monétaire international, cité dans l'édition du 21 avril du Monde. Après les nécessaires mesures de relance prises pour affronter la crise financière et économique, "aujourd'hui, la demande est plus soutenue, mais la perte de revenus et la détérioration budgétaire due à la crise ont changé la nature du risque", souligne-t-il. Dans ce contexte, "il faut se concentrer sur l'ajustement budgétaire", affirme O.Blanchard. "Avec plus ou moins d'urgence selon les pays", ajoute-t-il. L'économiste en chef du FMI mentionne des pistes en la matière, comme le report de l'âge de départ en retraite dans certains pays par exemple. "Au début de la crise, explique-t-il, le risque était d'un effondrement de la demande, et d'une répétition d'un scénario de "Grande Dépression", qu'il fallait à tout prix éviter. Dans ce contexte, une relance budgétaire était essentielle. Aujourd'hui, la demande est plus soutenue, mais la perte de revenus et la détérioration budgétaire due à la crise, a changé la nature du risque. Il est du côté de la dette publique et d'un cercle vicieux entre explosion de la dette et augmentation des primes de risque et des taux d'intérêt. C'est pour cela qu'il faut se concentrer sur l'ajustement budgétaire. Avec plus ou moins d'urgence selon les pays." Mais cette priorité n'interdit pas selon lui de pratiquer une diète intelligente. Plutôt que de tailler n'importe comment dans les budgets, ce qui risque de faire chuter la consommation et de porter atteinte à la croissance, pourquoi ne pas, dans certains pays, augmenter l'âge de la retraite ? On ferait d'une pierre deux coups : outre l'assainissement des finances publiques, cet allongement de la vie professionnelle favorise une moindre épargne et donc soutient la consommation et la croissance. Il plaide pour que la communauté internationale améliore son pilotage de l'économie et s'agace des incompréhensions suscitées par ses propositions qui bousculent les idées reçues. "On ne peut pas avoir traversé une crise aussi profonde sans se poser des questions sur la politique macro-économique antérieure !", affirme-t-il. Parmi les idées reçues, figure la notion qu'une inflation stable est une condition suffisante à la stabilité. "Avant la crise, les Etats-Unis avaient une inflation stable et un PIB à leur niveau d'équilibre. Tout était conforme, mais l'on ne prenait en compte ni le déficit de la balance des paiements, ni l'explosion des prix immobiliers, ni l'effet de levier des produits financiers qui ont provoqué la déflagration que l'on sait."